LE CAIRE - La commission ministérielle arabe sur la crise syrienne tiendra samedi une nouvelle réunion à Doha sous la présidence du Premier ministre qatari Cheïkh Hamed Ben Jassem Ben Jaber Al-Thani et du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi. Cette réunion sera consacrée à l'évaluation de la réponse du gouvernement syrien à propos de la signature du protocole de la Ligue arabe portant sur l'envoi d'observateurs arabes en Syrie pour s'enquérir de la situation dans le pays, a indiqué une source diplomatique arabe. Dans une lettre remise dernièrement au secrétaire général de la Ligue arabe, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a exigé a signature de ce protocole à Damas et non pas au siège de l'organisation panarabe au Caire, ainsi que l'amendement de certains articles dans le document. Au cours de la réunion de Doha, la commission ministérielle arabe examinera toutes ces conditions posées par Damas pour la signature du protocole, qui porte aussi sur la protection des civils en Syrie. Lundi dernier, le gouvernement syrien s'était dit prêt à signer le protocole sur la venue d'observateurs de la Ligue arabe pour rendre compte des violences sur le terrain et tenter de mettre fin à la répression qui a fait, selon l'ONU, plus de 4.000 morts depuis le début de la contestation en mars dernier. Mais, M. Mouallem a demandé l'annulation pure et simple des sanctions prises le 27 novembre par l'organisation panarabe, en échange de la signature du protocole. Ces sanctions, les premières de cette ampleur à l'encontre de l'un de ses membres, prévoient notamment un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes. La signature de ce protocole, qui doit définir le cadre juridique de la mission et le mandat des observateurs, a fait l'objet de plusieurs ultimatums de la Ligue arabe face à l'absence de mesures de Damas pour appliquer un plan de sortie de crise arabe, qu'il avait pourtant accepté "sans condition" début novembre. Ce plan prévoyait l'arrêt des violences, la libération des détenus et l'ouverture du pays à des observateurs arabes et à la presse étrangère. A signaler enfin que les pays membres de la commission ministérielle arabe sur la crise syrienne sont : l'Algérie, le sultanat d'Oman, l'Egypte et le Soudan.