PARIS - L'année 2011 a été particulièrement cruelle pour les journalistes : mouvements sociaux dans des pays arabes, mouvements des indignés, (Espagne), tsunami, inondations, catastrophe de Fukushima (Japon). Les professionnels de l'information ont payé lourdement leur tribut à l'actualité. "Soixante-six (66) d'entre eux sont morts à cause de leur métier en 2011", écrit Reporters sans frontières (RSF), dans son rapport annuel, "ce qui représente une augmentation de 16% par rapport à 2010. Rien qu'au Moyen-Orient, ce sont 20 journalistes qui ont perdu la vie", précise RSF. "Le lieu le plus dangereux cette année a été la place Tahrir au Caire. Plus de 200 actes de violence y ont visé des journalistes. Les femmes ont particulièrement souffert, avec plusieurs cas de viols et d'agressions sexuelles", écrit encore cette ONG. De manière générale, toutes les contestations ont donné lieu à des violences contre les professionnels de l'information. "Beaucoup d'entre eux ont été victimes d'enlèvements, de tortures, de violences", rappelle RSF. Les internautes ont été particulièrement visés par les violences cette année souligne l'association qui relève que "199 ont été arrêtés, 62 ont été victimes de violence, 5 ont été tués. Deux d'entre eux ont été tués au Caire, les trois autres au Mexique, où la guerre entre cartels de la drogue et forces gouvernementales fait des ravages". "Le pays le plus dangereux pour les journalistes reste pour la seconde année consécutive le Pakistan, où 10 journalistes ont trouvé la mort, assassinés, en 2011, le dernier en date le 5 novembre", selon le rapport de RSF. Ce rapport montre en outre une tendance générale inquiétante en ce qui concerne la liberté de la presse. Après une période de baisse sensible à la fin de années 90 (23 morts en 1998), les violences contre les journalistes ont augmenté fortement depuis 2004, avec un nombre de morts supérieur à 50 chaque année.