ALGER - Le secteur de l'artisanat a réalisé un chiffre d'affaires de 150 milliards de DA en 2011 contre 75 milliards de DA en 2005 grâce aux efforts consentis dans ce domaine, a relevé le ministre du Tourisme et de l'artisanat, Smail Mimoune. Intervenant à l'occasion de l'ouverture d'une journée d'étude sur les collecteurs des produits artisanaux organisée par la chambre nationale de l'artisanat, M. Mimoune a indiqué que l'Etat "a veillé à la mise en place de moyens et mécanismes suggérés par les experts et préconisés par les études en matière de formation, de mise à niveau et d'accompagnement afin d'obtenir des résultats meilleurs". Il a ajouté que son département œuvrait à réduire le chômage et assurer l'équilibre socioéconomique soulignant la nécessité "d'améliorer le produit à travers notamment la modernisation des techniques de production et l'adoption de nouvelles méthodes afin de mieux répondre aux besoins du marché". Le ministre a par ailleurs souligné la nécessaire réhabilitation des différentes filières de l'artisanat, l'élaboration et la mise en œuvre des projets d'études et l'assistance technique en faveur des collecteurs d'artisans. Il a en outre insisté sur la nécessité "d'améliorer la formation notamment à travers l'apprentissage". Il a appelé à cette occasion à l'élaboration d'une étude sur les collecteurs de matières premières afin de réduire la dépendance à l'importation ainsi qu'à la création d'espaces de commercialisation des produits artisanaux à travers le territoire national. M. Mimoune a par ailleurs appelé les collecteurs et les marchands de produits artisanaux à se conformer à la "déontologie" et de respecter l'effort des artisans eu égard à la spécificité du travail artisanal, d'autant plus que la commercialisation assure la pérennité et la continuité des métiers de l'artisanat". Il a rappelé que les artisans œuvraient à travers le territoire national à l'amélioration de leurs produits pour répondre aux besoins du marché mais ils sont toutefois, a-t-il dit, confrontés aux problèmes de commercialisation. Le ministre a appelé les collecteurs des produits artisanaux à assumer la responsabilité qui leur incombe à travers notamment la prise de contact régulière avec les artisans et la participation aux manifestations nationales et internationales de promotion du produit artisanal. Il a invité les participants à cette rencontre à l'élaboration d'un répertoire national de collecteurs de produits artisanaux contenant toutes leurs coordonnées afin de faciliter les contacts et les statistiques. Un guide pratique sera élaboré au cours de cette journée d'étude destiné aux collecteurs. Il précisera le mode de travail du collecteur tout au long du processus jusqu'à la commercialisation du produit. Une enveloppe de 4 millions de DA a été dégagée en 2011 pour la confection du guide dans le cadre du fonds de soutien à l'artisanat. Cette journée d'étude qui s'inscrit dans le cadre de l'exécution d'un plan d'action a pour objectif le développement de l'artisanat à l'horizon 2020. Elle permettra, selon les organisateurs, d'"avoir une vision claire du nombre de collecteurs et de définir la spécificité de leur travail. Elle constituera également un espace de dialogue et de rencontre". Une telle initiative participera également à l'information des collecteurs sur les structures de commercialisation mises en place par l'Etat pour les artisans et l'identification des difficultés de commercialisation sur le terrain à l'effet de trouver les solutions idoines. Des collecteurs de produits d'artisanat et des artisans de différentes wilayas ont exposé les problèmes et autres obstacles auxquels ils font face sur le terrain, soulignant l'inexistence d'opportunités de formation et la rareté de la matière première de qualité. En réponse aux interrogations des participants, le directeur général de l'artisanat au ministère Ahmed Benabdelhadi a indiqué que le domaine des métiers comportait des spécificités dont la méconnaissance par les producteurs des règles de commercialisation car maîtrisant mal les modes de fixation des prix. Le phénomène de la multitude des intermédiaires apparu dernièrement dans ce commerce, a-t-il ajouté, a contribué à la hausse des prix de ces produits ce qui a conduit certains artisans à abandonner ces métiers et des clients à s'en détourner. Après avoir exhorté les collecteurs et les artisans à se conformer aux critères établis par l'Etat, M. Benabdelhadi les a appelés à recourir aux technologies modernes de l'information pour faire connaître leurs produits à l'étranger comme c'est le cas dans d'autres pays. Le responsable a annoncé l'élaboration prochaine du statut du collecteur. Ces derniers au nombre de 44, a-t-il poursuivi, sont en relation avec les artisans, les chambres d'artisanat et les services des douanes et activent pour l'heure de manière "anarchique". Plus de 100 collecteurs (artisans et commerçants), gestionnaires des espaces de collecte et de commercialisation des produits ainsi que des directeurs des chambres d'artisanat et des métiers ont pris part à cette rencontre.