ALGER - L'exposition " Nouba, Hommage aux maîtres de la musique andalouse" organisée dans le cadre de "Tlemcen, capitale de la Culture islamique 2011" s'est déplacée dimanche à Alger (Palais de la Culture Moufdi Zakaria) après un séjour de deux mois à Tlemcen. Très riche, l'exposition a dépassé son intitulé en développant largement le volet historique et scientifique caractérisant l'apparition des différentes écoles de la prestigieuse musique fille de l'Orient, de l'Afrique et de l'occident musulmans. Des vidéos retraçant " La route des Andalous ", l'histoire des instruments de musique ou de la civilisation islamique complétaient les fresques, tableaux, documents, photos d'archives et instruments de musique anciens exposés sur différents supports. Des tableaux chronologiques et des cartes de géographie restituaient la formidable avancée de l'islam de Samarkand à Cordoue à travers les siècles. La naissance d'El-Andalus, son essor et sa chute qui s'est étendue sur trois siècles, ont été explicités sur cartes et tableaux. De courtes notices biographiques présentant d'éminents hommes de science, de philosophes et d'artistes de ces temps fondateurs alternaient avec des reproductions picturales de belles dimensions, représentant Zyriab (789/853) et Ibn Badja (poète et musicien, 1070-1138), qui ont fait partie des tout premiers maîtres de l'Andalou. Après cette rétrospective, l'exposition présente les différentes écoles algérienne de musique andalouse. D'immenses portraits des pères fondateurs des écoles de Constantine, Alger, Blida, Tlemcen, Béjaïa se succèdent sur les panneaux, ramenant le visiteur aux sources contemporaines de la Nouba. Sur le plan musicologique, l'exposition revient sur les différents mouvements de la nouba et présente les 12 noubas existantes et les bribes de celles qui ont disparu. Le volet organologie n'est pas oublié. Le visiteur peut apprécier un échantillonnage très complet d'instruments anciens et récents accompagnés de notices explicatives. Une chronologie de la problématique de la transcription musicale est également abordée. Des répertoires anciens de chants ont également suscité l'admiration de l'assistance. Cette exposition au contenu pédagogique précède un concert programmé pour lundi et qui verra des instrumentistes interpréter des morceaux inédits de grands maîtres. Sid Ahmed Serri, maître de la sanaâ algéroise s'est dit ému : " Je dois revenir pour tout voir, l'exposition est très riche. En tous cas, c'est magnifique tout ce qui est fait pour la musique andalouse". L'exposition consacrée aux maîtres de l'Andalou a été inaugurée par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, entourée de nombreux artistes.