SANAA - L'élection présidentielle anticipée devrait avoir lieu comme prévu, le 21 février, à moins d'une dégradation de l'état de la sécurité, a déclaré mercredi un haut responsable du parti du président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh. "L'élection aura lieu à la date prévue car nous faisons de notre mieux pour qu'elle ait lieu à la date" du 21 février, conformément à l'accord de sortie de crise conclu en novembre à Ryadh, a déclaré Sultan al-Barakani, président du bloc parlementaire du Congrès populaire général (CPG), au pouvoir. Mais, a-t-il ajouté aux journalistes, "si les conditions de sécurité empirent, cela entravera" le déroulement du scrutin, au terme duquel M. Saleh devrait quitter le pouvoir en échange de l'immunité pour lui et ses proches. M. Barakani a également indiqué que le Parlement devrait se réunir lundi pour voter à la fois un projet de loi sur l'immunité pour M. Saleh et ses proches, fortement contesté, et la candidature de M. Hadi à la présidentielle. Mardi, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abou Bakr al-Kirbi avait annoncé que l'élection présidentielle anticipée prévue le 21 février pourrait être reportée pour des raisons de sécurité. Selon un site gouvernemental, M. Kirbi a reçu mercredi séparément les ambassadeurs américain et de l'Union européenne ainsi que l'émissaire de l'ONU au Yémen Jamal Benomar, parrains de l'accord de Ryadh, et affirmé que la présidentielle "aura lieu à la date prévue, sans délai". Le président yéménite Ali Abdallah Saleh et l'opposition ont signé le 23 novembre dernier un plan de règlement de crise. L'accord prévoit un transfert du pouvoir au vice-président du pays et accorde l'immunité juridique à l'ex-président. Par ailleurs, en vertu du document, M. Saleh demeure président à titre honorifique pendant trois mois. Lors du transfert de pouvoir, le vice-président Abd-Rabbou Mansour Hadi, s'est engagé à former un gouvernement d'unité nationale et à tenir un scrutin présidentiel dans un délai de 90 jours. Fin novembre 2011, le vice-président a nommé le président du Conseil national de l'opposition, Mohamed Basindwa, au poste de Premier ministre par intérim, et fixé la présidentielle anticipée au 21 février 2012. Depuis début février, le Yémen connaît des manifestations anti-gouvernementales réclamant le départ du président Saleh, au pouvoir depuis plus de 30 ans. Des accrochages entre manifestants et forces de l'ordre ont fait plusieurs centaines de morts et de blessés depuis le début de la contestation.