CONSTANTINE - La volonté avérée de l'Etat de protéger la production algérienne de médicaments doit être appuyée par un "cadre réglementaire clair", ont estimé mercredi à Constantine des producteurs participant au 1er salon national de l'industrie pharmaceutique et parapharmaceutique (SANIPH 2012). Les efforts consentis par les pouvoirs publics pour favoriser la production nationale "risquent d'être vidés de leurs sens si des textes définissant les modalités de production et de commercialisation sur le marché local des produits pharmaceutiques, objets de toutes les convoitises, n'étaient pas promulgués dans l'immédiat", a souligné Abdelouahed Kerrar, vice-président de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP). La protection de la production nationale par des textes de loi constitue une "urgence qu'il ne faut pas reléguer au second plan car il s'agit là d'une option indispensable qui permettrait aux industriels pharmaceutiques d'avoir une lisibilité structurée des offres et des demandes du marché local", a estimé le même responsable. L'adoption d'un texte réglementaire pour la protection de la production nationale serait "en mesure d'assurer la pérennité du processus de développement de l'industrie pharmaceutique en cours en Algérie", a encore considéré M. Kerrar, également directeur général d'une firme privée de production de médicaments. Saluant la récente mesure du gouvernement liée à la possibilité de conclure des marchés de gré à gré entre la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et les établissements hospitaliers pour l'acquisition de médicaments, M. Kerrar a également estimé que l'un des "éléments-clés" à prendre en charge concerne la "mise en place d'un système de formation au profit des ressources humaines chargées de la gestion et de la supervision de cette industrie porteuse de richesse". La promotion de la recherche scientifique dans le domaine pharmaceutique a été longuement débattue par les spécialistes au deuxième jour de ce salon national qui se veut un espace de concertation et d'échange d'expériences entre les professionnels du secteur. La création de "vraies passerelles" entre le monde industriel et les universités a été, dans ce contexte, vivement recommandée par les participants à ce salon qui ont également plaidé pour la "réservation d'une partie du budget alloué au développement de l'industrie pharmaceutique au volet de la recherche scientifique". L'organisation de ce salon a constitué une occasion pour mettre en relief les progrès notables réalisés par des chercheurs algériens dans le domaine du développement des médicaments à base de plantes, a-t-on encore noté au cours de cette manifestation.