ALGER - Des discussions exploratoires sont prévues durant ce mois de janvier pour discuter du souhait exprimé par l'Algérie de participer à la Politique européenne de voisinage rénovée, a indiqué jeudi à Alger le chef de la délégation de l'Union européenne (UE), Laura Baeza. "Le gouvernement algérien a exprimé son intérêt de participer à la Politique européenne de voisinage (PEV) rénovée, en vue de rendre encore plus étroites nos relations. Des conversations exploratoires dans ce sens sont prévues ce mois-ci", a-t-elle indiqué lors d'une conférence animée à l'école supérieure de journalisme. Mme Baeza a souligné, à ce titre, que le souhait du gouvernement algérien, "répond aux aspirations du citoyen algérien", faisant remarquer que ce dernier "connaît l'étendue de nos relations et souhaite encore plus". Elle a affirmé, dans ce contexte, que l'UE reste à l'écoute du gouvernement et du citoyen algériens pour répondre à ses attentes. Evoquant la coopération UE-Algérie, le chef de la délégation de l'UE a soutenu que l'UE "est le plus grand bailleur de fonds en termes de coopération pour le développement en Algérie". Elle en veut pour preuve les "fonds importants" mobilisés par l'UE pour réaliser des programmes de coopération en Algérie. Ainsi, a-t-elle dit, l'Algérie a bénéficié d'un total de 339 millions d'euros durant la période 2000-2006 au titre des programmes MEDA I et II. Le soutien financier de l'UE pour l'Algérie dans le domaine de la coopération a augmenté, a-t-elle poursuivi, précisant que pour la période 2007-2013, l'UE prévoit une enveloppe de 392 millions d'euros. Pour 2012 et 2013, des programmes portant sur l'appui à la pêche et l'aquaculture, ainsi qu'à la politique d'environnement, dotés d'une enveloppe financière de 64 millions d'euros, sont en cours d'identification. Les axes prioritaires d'action retenus pour la période 2007-2013 ont trait à la croissance économique, l'emploi, le renforcement des services publics de base, le développement durable et la culture. Elle a relevé, en outre, l'amélioration de la coopération entre les deux parties au niveau culturel à travers le lancement de plusieurs initiatives afin de renforcer le dialogue interculturel. Dans le domaine de la coopération universitaire, elle a annoncé une série d'actions dans ce secteur visant à développer la participation des pays du voisinage aux programmes européens de partenariat et de mobilité universitaires et de renforcer la coopération. "Des fonds supplémentaires ont été alloués aux programmes Erasmus Mundus et Tempus afin de soutenir la modernisation et l'internationalisation de l'enseignement supérieur des pays du voisinage", a-t-elle déclaré. Selon Mme Baeza, dans le cadre du programme Erasmus Mundus, un budget additionnel de 20 millions d'euros, a permis de financer environ 750 bourses supplémentaires de mobilité entre le Sud de la Méditerranée et l'UE dès cette rentrée universitaire. Un autre budget additionnel de 12,5 millions d'euros par an a été alloué pour les deux années à venir pour le programme Tempus, en plus des 24 millions déjà alloués. "Des négociations sont en cours pour la conclusion rapide d'un accord de coopération scientifique et technologique entre l'Algérie et l'UE", a-t-elle encore fait savoir. Evoquant le "printemps arabe", Mme Baeza a affirmé que "l'UE a apporté un soutien politique" en appuyant les revendications exprimées par les peuples de ces pays et stigmatisé les régimes en place, parfois en imposant des sanctions. L'UE a même mis en place un plan d'aide d'urgence de 153 millions d'euros afin de répondre aux besoins immédiats des populations notamment des réfugiés dans le cas du conflit libyen, a-t-elle ajouté. Elle a fait savoir, en outre, que l'UE a révisé sa politique régionale et a adopté une nouvelle approche. "Cette nouvelle démarche propose de mettre en place, en complément de la coopération intergouvernementale, des partenariats avec la société civile. 7 milliards d'euros supplémentaires vont être débloqués auxquels s'ajoutent des financements de la Banque européenne d'investissement, 1 milliard d'euros, et de la banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD)", a-t-elle souligné. Pour ce qui est de la politique de l'UE au Sahel, Mme Baeza a assuré que les propositions formulées par l'Algérie ont été prises en compte dans la stratégie élaborée par l'UE pour le développement de la région. Elle a assuré, par ailleurs, qu' "il n'y a pas de conditionnalité" dans l'aide apportée par l'UE aux pays de la rive sud de la Méditerranée.