Une réunion du Comité d'association Algérie-Union européenne aura lieu la semaine prochaine, a indiqué, hier, Mme Laura Baeza, ambassadeur et chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie, lors d'une rencontre déjeuner avec la presse. Mme Baeza a souhaité, à cette occasion, un renforcement des relations entre les deux partenaires. La réunion du Comité pourrait avoir lieu le 16 décembre. Le souhait exprimé par Mme Baeza et son optimisme s'expliquent peut-être par la prochaine adhésion de l'Algérie à la nouvelle politique de voisinage de l'UE. Cette nouvelle politique avait été lancée en 2004, bien après la signature du contrat d'association entre l'Algérie et l'UE. Selon la Commission européenne, la Nouvelle politique de voisinage (NPV) est «appelée à renforcer les liens avec les pays voisins de l'UE élargie et propose à ses voisins de nouvelles perspectives d'intégration économique en contrepartie de leurs progrès concrets dans les domaines du respect des valeurs communes et de la mise en œuvre des réformes politiques, économiques et institutionnelles, notamment dans l'harmonisation de leur législation avec l'acquis communautaire». A ce propos, le ministre des Affaires étrangères, M. Medelci, a déclaré hier à Paris : «Nous avons décidé d'entamer des négociations exploratoires pour nous intégrer, dès que possible, à cette PEV rénovée.» Le ministre, qui était l'invité de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée française, a précisé que cette «prochaine adhésion» a été décidée après l'option prise par les Européens de revoir la Politique européenne de voisinage (PEV), vu la rénovation de cette politique qui permet à chaque pays de bâtir un programme qui s'adapte à ses besoins. L'adhésion à cette politique de voisinage rénovée devrait aboutir à la libre-circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes dans certains cas. Mais Mme Baeza n'a pas oublié de rappeler que la «nouvelle stratégie à l'égard d'un voisinage en mutation» adoptée en mai dernier souligne que «le renforcement du soutien de l'UE à ses voisins sera conditionné notamment aux progrès qu'ils auront accomplis dans l'établissement et la consolidation de la démocratie et du respect de l'Etat de droit». A propos de la coopération avec l'Algérie, Mme Baeza a indiqué qu'«au plan de la coopération, la mise en œuvre de l'Accord d'association se déroule normalement et nos projets de coopération avancent à un bon rythme». Pour l'instant, les négociations sur le report du démantèlement tarifaire n'ont pas encore abouti. Mais en juin dernier, les responsables algériens avaient prédit pour la fin de l'année 2011 la signature d'un accord qui reporterait le démantèlement tarifaire entre l'Algérie et l'Union européenne à 2020. En matière de coopération avec l'Algérie, le programme bénéficie de 172 millions d'euros pour la période 2011-2013, selon Mme Baeza. Concernant la crise que vit l'Europe, Mme Baeza a indiqué que «L'UE est en train de traverser une période des plus difficiles depuis sa fondation» et que «le Conseil européen de jeudi et vendredi sera déterminant». «Des décisions importantes sont prévues dans son agenda qui prévoit la convergence économique, d'améliorer la discipline fiscale et d'approfondir l'union économique», a-t-elle indiqué. Questionnée à propos des effets de cette crise sur la politique de l'UE, Mme Baeza a répondu que le montant de l'aide et du soutien n'a pas été revu à la baisse, alors que le budget de fonctionnement a été amputé du tiers, notamment pour la délégation d'Alger.