ALGER - Le contrôle de la qualité des produits destinés à la consommation sera renforcé par la dotation de chaque wilaya d'un laboratoire de contrôle des différents produits et de la répression des fraudes, a affirmé lundi le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. "Actuellement, nous comptons 20 laboratoires spécialisés. Notre objectif est d'élargir ce réseau à 48 laboratoires pour avoir un laboratoire au niveau de chaque wilaya", a-t-il déclaré en marge d'une rencontre avec les cadres du secteur. Selon le ministre, les projets de création de ces laboratoires sont inscrits au programme du secteur. "Certains sont en cours de réalisation, d'autres seront lancés prochainement", a-t-il souligné. Un projet de laboratoire national d'essai des produits industriels, implanté dans la nouvelle ville de Sidi Abdalah (Alger) permettra aussi de "renforcer le dispositif déjà existant", a fait remarquer M. Benbada, indiquant que les missions essentielles de ce laboratoire porteront sur le contrôle de conformité des produits industriels aux normes en vigueur. D'autres mesures ont été également prises, a-t-il poursuivi, pour consolider le dispositif organisationnel et renforcer le contrôle, la répression des fraudes et l'organisation du marché. Le ministère du Commerce a ainsi publié un guide du consommateur algérien qui contient des informations, des orientations et des conseils pratiques, et dont le but est d'aider les consommateurs à mieux connaître leurs droits, et a renforcé l'administration du contrôle commercial pour un meilleur encadrement du marché avec le recrutement de 3.500 agents depuis 2010, alors que 2.500 autres seront engagés en 2012 et 1.000 en 2013. Parmi les autres mesures prises par le ministère du Commerce dans le cadre de ses efforts pour la protection de la santé du consommateur, le ministre a cité la création du Conseil national de la protection du consommateur prévu par la loi 03-09, la création d'une agence nationale de prévention des risques liés à la consommation et d'un réseau national d'alerte précoce pour la protection du consommateur contre les produits alimentaires et industriels pouvant présenter un risque sur sa santé. "Un décret dans ce sens a été déposé au niveau du secrétariat général du gouvernement", a-t-il fait savoir. Ce réseau national, suggéré parmi un dispositif réglementaire visant la qualité des produits, et devant être opérationnel en 2012, devra constituer un outil de détection des produits à risque sur la santé du citoyen, avant l'intervention des parties concernées pour leurs retraits des circuits commerciaux. L'action du futur réseau national d'alerte précoce s'appuiera sur les informations émanant des associations locales de défense du consommateur et des laboratoires, et sera ponctuée d'investigations sur la qualité des produits incriminés, pour leur retrait, en cas de confirmation de leur non conformité. "Le dispositif d'alerte déjà existant a démontré son efficacité", a estimé le ministre qui en veut pour preuve l'affaire du lait impropre à la consommation qui a éclaté à El Bayadh. Il a précisé que les investigations dans cette affaire se poursuivent. "Les premiers résultats des analyses effectuées confirment qu'il n'est pas bon pour la consommation. Nous avons donc décidé de retirer le produit du marché et des poursuites judiciaires seront engagées contre le propriétaire de l'usine", a-t-il déclaré.