ALGER - L'Algérie et la France qui mènent depuis deux ans des négociations pour booster leur coopération économique semblent s'acheminer vers la conclusion d'importants accords de partenariat. La visite entamée mercredi par Jean Pierre Raffarin, l'envoyé spécial du président français Nicolas Sarkozy, illustre la volonté des deux pays d'aboutir à des projets concrets dans l'investissement productif qu'Alger a longtemps revendiqué. Un protocole d'accord pour la construction automobile entre le constructeur Renault et le gouvernement algérien est au stade de la signature, selon les propos tenus par M. Benmeradi. "Nous sommes déjà à la phase de la signature d'un protocole d'accord avec Renault. C'est pour vous dire que nous sommes très près de la concrétisation du projet", avait-il déclaré à l'APS peu avant la visite à Alger de l'émissaire français. D'ailleurs, Renault a identifié cinq sous-traitants algériens pour l'accompagner dans la fabrication d'une usine de construction de véhicules en Algérie, a déclaré M. Benmeradi à la presse. "Les responsables de Renault viennent de choisir eux-mêmes cinq sous-traitants algériens, avec qui ils ont l'habitude de travailler, pour prendre part au projet de réalisation d'une usine de construction de véhicules en Algérie, dont les négociations sont en cours", avait-t-il expliqué au terme d'une réunion avec M. Raffarin. Si rien n'a filtré sur l'avancement des deux grands projets dans les ciments avec Lafarge et la pétrochimie avec Total, les deux parties ont cependant affirmé que les négociations sur ces deux dossiers se poursuivaient. Alger et Paris sont déjà parvenues à concrétiser sur le terrain deux projets dans la fabrication de verre entre Saint-Gobain et le groupe algérien ''ALVER'' ainsi que dans les assurances entre l'assureur mondial AXA et la BEA et le Fond national de l'investissement. S'y ajoute un autre projet dans la fabrication des médicaments en Algérie par le laboratoire français Sanofis Aventis qui s'est engagé, selon M. Raffarin "de manière concrète dans l'industrie pharmaceutique algérienne avec un projet d'usine en développement. Au total une vingtaine d'accords ont été conclus entre des entreprises algériennes et françaises, depuis la tenue en mai 2011 du Forum de partenariat économique Algérie-France, selon M. Benmeradi. La France s'est dite disposée, par la voix de son émissaire à investir en Algérie tout en respectant les règles édictées par l'Etat algérien en matière d'investissement étranger. "Les relations de partenariat (entre entreprises algériennes et françaises) visent à créer une dynamique entre les acteurs des deux pays, tout en respectant la souveraineté de l'Algérie et de ses règles", a déclaré M. Raffarin. La déclaration de M. Raffarin confirme que les règles décidées par l'Algérie en 2009 pour encadrer les investissements étrangers relèvent de sa souveraineté économique et ne constituent plus, pour les entreprises françaises, un obstacle à l'investissement dans le pays. En 2009, le gouvernement avait institué, à travers la loi de finances complémentaire, la règle dite des ''51-49%'' pour encadrer les investissements étrangers en Algérie. D'ailleurs, a ajouté M. Raffarin, le nouveau partenariat algéro-français avait "obtenu des résultats positifs" sur les dossiers de coopération discutés entre les deux pays dans le cadre de ces règles. Il a aussi noté que cette coopération "basée sur un rendez-vous régulier" entre les deux pays portait sur "le suivi de nouveaux dossiers de partenariat", mais aussi sur "le développement de partenariat entre les PME algériennes et françaises". Pour lui, l'Algérie, qui est un "moteur de croissance dans la zone euro-méditerranéenne", dispose d'un riche potentiel économique à développer, rendu également attractif par la disponibilité "de ressources humaines qualifiées".