“Nous sommes tranquilles car c'est un dossier qui avance. Nous ne sommes ni trop optimistes ni trop pessimistes. Le gouvernement a décidé de réaliser un projet d'usine de fabrication de véhicules et nous le ferons avec Renault ou avec un autre partenaire”, a indiqué le ministre. L'Algérie veut que ses relations commerciales et économiques avec ses partenaires, comme la France, ne soient plus des relations basées essentiellement sur les importations et les exportations, mais aussi sur l'investissement productif sur son sol”, a indiqué, hier, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, à l'APS, quelques heures avant l'arrivée à Alger de l'envoyé personnel du président français, M. Jean-Pierre Raffarin. Le ministre de l'Industrie a souligné que le mécanisme de coopération mis en place par les gouvernements algérien et français, depuis un peu plus de deux ans, visait justement à orienter les relations économiques vers l'investissement productif en Algérie. M. Benmeradi a relevé que ce mécanisme avait contribué à encourager le volume des échanges commerciaux entre les deux pays qui a dépassé 13 milliards de dollars en 2011. Dans un entretien au journal électronique Tout Sur l'Algérie (TSA), l'envoyé personnel du président français et ancien Premier ministre, M. Jean-Pierre Raffarin, a précisé que sa visite “vise à faire un point d'étape important avec les autorités algériennes pour, à la fois, prendre acte des avancées et examiner les efforts restant à entreprendre pour les régler définitivement”. M. Jean-Pierre Raffarin abordera avec le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, trois principaux dossiers, citant Renault, Lafarge et Total, mais également “des dossiers plus ponctuels sur lesquels des difficultés d'ordre administratif sont apparues au cours des derniers mois”. Les deux parties examineront aussi “des thématiques plus générales, comme l'approche par filières, le développement de l'esprit d'entreprise, notamment chez les jeunes, et la formation professionnelle”. M. Mohamed Benmeradi affirme ne pas aimer “qu'on limite le mécanisme de coopération algéro-française à neuf ou dix dossiers seulement car il vise à développer dans leur globalité les relations commerciales et économiques entre les deux pays à moyen et long terme”. Au départ, le mécanisme avait, selon le ministre, permis aux deux parties d'examiner un certain nombre de dossiers qui “paraissaient être quelque peu entravés” et “dont un bon nombre a été d'ores et déjà traité et les projets inhérents ont été ou sont en voie de concrétisation”. “Parmi ces projets concrétisés, nous recensons celui de Sanofi Aventis (industrie pharmaceutique), Saint-Gobain (fabrication de verre) et d'Axa (assurances)”, a-t-il dit. D'autres dossiers nécessitant une “plus longue maturation” sont en cours de traitement, comme la réalisation d'une usine de vapocraquage à Arzew (Oran) dans le cadre d'un partenariat entre la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et le groupe français Total, et d'une usine de fabrication de voitures en association avec le constructeur français Renault. “Il n'y a pas lieu de parler de blocage” sur le dossier Renault, soutient M. Jean-Pierre Raffarin. “Sur un dossier de cette ampleur, il est normal que les discussions, qui portent sur un très grand nombre d'aspects (le développement d'un tissu fournisseur, le choix du site, le pacte d'actionnaires, le financement du projet…), aient besoin de temps pour aboutir. Ces discussions avancent sur un rythme tout à fait satisfaisant”, a-t-il expliqué, se montrant “confiant sur l'issue”. Une délégation d'experts du groupe industriel français Renault s'est rendue à Jijel, mardi, dans le cadre d'une visite “technique” dans cette wilaya où est prévue la construction d'une usine de montage automobile. Sur ce dossier, le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi, annonce que le gouvernement algérien et le constructeur automobile français Renault sont “sur le point de signer” un protocole d'accord relatif à la réalisation d'une usine de fabrication de voitures en Algérie. “Nous sommes déjà à la phase de la signature d'un protocole d'accord avec Renault. C'est pour vous dire que nous sommes très près de la concrétisation du projet”, a-t-il indiqué. “Une fois que cet accord sera paraphé, nous procéderons à la signature d'un pacte des actionnaires qui donnera le feu vert au lancement du projet”, a-t-il ajouté. Le ministre affirme également que le projet de fabrication de véhicules en Algérie en partenariat avec le constructeur allemand Volkswagen est “en train d'avancer” et suscite l'intérêt d'un fonds d'investissement qatari. Concernant le dossier relatif à la réalisation d'une usine de vapocraquage d'éthane, M. Benmeradi affirme qu'“il avance bien”. “Les négociations sur la rentabilité économique du projet seront bientôt engagées entre Sonatrach et Total”, a-t-il ajouté. M. R.