ALGER - L'Algérie a réitéré sa disponibilité pour une médiation dans le conflit au nord du Mali, a indiqué lundi à Alger le ministre des Affaires étrangères M. Mourad Medelci. "Nous mettons à la disposition de nos frères maliens notre capacité de médiation et nous souhaitons voir les différentes parties (en conflit) au Mali s'asseoir autour d'une même table pour régler leurs problèmes dans le respect de l'unité territoriale du pays", a déclaré M. Medelci. M. Medelci a fait cette déclaration à la presse au terme de l'audience accordée au ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, M. Djibrill Bassole, en visite en Algérie dans le cadre des "consultations" avec les responsables algériens et l'échange d'information entre les deux pays sur la situation dans la région. Compte tenu de la situation dans ce pays, une rencontre de concertation a été tenue à Alger (2-4 février 2012) entre une délégation du gouvernement malien, conduite par le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Soumeylou Boubeye Maiga, et une délégation de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, sous l'égide de la Facilitation de l'Accord d'Alger du 4 juillet 2006. Les populations maliennes ont fui le nord du pays en raison du conflit opposant les troupes gouvernementales et des rebelles touareg. De son côté, M. Bassole a indiqué, dans une déclaration à la presse, que son pays "soutient" l'initiative algérienne de règlement du conflit dans le nord du Mali, laquelle initiative consiste en la préservation de l'intégrité territoriale et la souveraineté de ce pays. "Nous soutenons l'initiative algérienne et nous appelons les différentes parties (au Mali) à s'engager dans cette initiative de dialogue", a ajouté le ministre du Burkina Faso. "Nous appelons également les structures africaines à soutenir cette initiative car nous sommes convaincus qu'en nous soutenant mutuellement, nous pourrons certainement offrir aux Maliens le cadre de résolution de leur crise", a-t-il souligné. M. Bassole a ajouté que "les belligérants doivent arrêter les hostilités pour que nous, les Africains, puissions faire face à une situation humanitaire qui se dégrade dans la région et que nous puissions ainsi préserver les acquis en matière de démocratie et d'alternance au pouvoir" (au Mali). Pour M. Bassole, "le plus important c'est de voir la classe politique au Mali aller vers un dialogue pouvant mettre un terme au conflit". Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel qui s'est également entretenu avec le ministre burkinabé, a affirmé dans une déclaration à la presse qu'il y a une "convergence totale" de vues entre l'Algérie et le Burkina Faso sur les préoccupations "majeures" liées à la sécurité dans la région du Sahel et la situation au nord du Mali notamment. M. Messahel a indiqué avoir "appelé à l'arrêt immédiat des hostilités entre les troupes gouvernementales et les rebelles touareg" au Mali, insistant sur "la nécessité d'aller aux élections dans les délais", les présidentielles au Mali étant prévues fin avril prochain. "L'arrêt des hostilités et le début des négociations pourraient ouvrir la porte au respect de l'échéance des élections présidentielles au Mali", a ajouté M. Messahel. Il a fait remarquer à cet effet que "toute solution au conflit malien doit être malienne et recherchée par les Maliens eux-mêmes avec une facilitation algérienne", exprimant par ailleurs son opposition à la "multiplication des initiatives". M. Messahel a ajouté que l'Algérie et le Burkina Faso ont le "même agenda", consistant en une solution dans le cadre de la "préservation de l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali" et d'un dialogue "inclusif" entre toutes les parties. Par ailleurs, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a annoncé que l'Algérie a décidé de fournir des aides humanitaires aux réfugiés maliens ayant fui leur pays vers le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie. Ces aides seront fournies, vers la fin de cette semaine, aux réfugiés maliens ayant quitté le nord du pays suite aux événements que connaît la région.