NEW YORK - Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu mercredi une réunion sur la Libye au cours de laquelle le Représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays, Ian Martin, a fait le point sur la situation sécuritaire et les préparatifs des élections législatives de juin prochain. Selon M. Martin, le Conseil de sécurité entendra, la semaine prochaine, le Premier ministre libyen, Abderrahim El-Kib, qui abordera les défis du gouvernement, mis en place il y a trois mois, et les préparatifs de l'élection des membres du Congrès national d'où sera issu le nouveau gouvernement. Le Congrès jouera également le rôle d'assemblée constituante. Soulignant que la réussite du processus électoral dépendra de la situation en matière de sécurité, le Représentant spécial a relevé des insuffisances dans les lignes de commandement et de coordination entre les diverses brigades armées mais a reconnu des progrès dans le renforcement de l'autorité de l'Etat sur les brigades, notamment par la mise en place de comités locaux de sécurité placés sous la direction du ministère de l'Intérieur. La semaine dernière, le gouvernement a pris la décision de transférer le contrôle des infrastructures terrestres, aériennes et maritimes des brigades au ministère de l'Intérieur, a-t-il ajouté. S'agissant de la démobilisation et de la réintégration, la Commission pour la réhabilitation et le développement du ministère de la Défense a indiqué que 15% des 148.000 ex-combattants enregistrés souhaitent intégrer la police ou l'armée, tandis que les autres préfèrent une formation professionnelle, a-t-il noté. Par ailleurs, la MANUL a facilité, à la requête du Premier ministre libyen, la tenue d'une conférence ministérielle sur ''les défis les plus critiques en matière de sécurité, notamment la sécurité aux frontières et dans les villes, la prolifération des armes et les violations des droits de l'homme''. Tous les participants ''ont souligné la nécessité d'un cadre et d'une stratégie de sécurité nationale dotés d'un comité de coordination placé sous l'autorité du Premier ministre''. M. Martin a indiqué que la MANUL aide aussi le gouvernement pour la préparation d'une conférence régionale de haut niveau sur la sécurité aux frontières que le Premier ministre El-Kib s'est engagé à tenir lors de sa dernière intervention au Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba en janvier dernier. Le Représentant spécial a mis l'accent sur la nécessité d'inverser la politique de discrimination contre les minorités et de promouvoir la réconciliation nationale entre les tribus. Il a rappelé les affrontements entre les Tabou et les Zwaya à Koufra, qui, en deux semaines, ont causé la mort d'une centaine de personnes. Le Représentant spécial a aussi parlé des défis liés aux migrants, aggravés ces jours derniers, par l'arrivée de réfugiés syriens par la frontière égyptienne. De son côté, le président du Comité des sanctions (créé en vertu de la résolution 1970), M. José Filipe Moraes Cabral (Portugal), a précisé qu'il avait reçu une mise à jour du Groupe d'experts sur la préparation du document de travail relatif à la circulation des armes de la Libye vers la région. Le document reflète les points de vue de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CTED), de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), de la MANUL, de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques et de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Il a précisé que le Comité avait obtenu de 55 Etats membres des rapports de mise en oeuvre. Pour sa part, Le Représentant permanent de la Libye auprès des Nations unies, Abderrahmane Chalgham, a jugé urgent que les avoirs gelés soient débloqués en faisant valoir que son pays s'est doté, désormais, d'un Comité de la transparence.