ALGER - Le ministre des Finances, Karim Djoudi ,a estimé, lundi à Alger, qu'il restait encore à l'Algérie des actions à mener en matière de lutte contre la corruption en jugeant que les résultats de cette lutte ont donné des résultats probants. "Personne ne peut nier qu'il y a des insuffisances, personne ne peut nier qu'il y a existence de la corruption, et qu'il y a matière à travailler" sur le volet de la lutte contre la corruption, a déclaré M. Djoudi à la presse en marge d'un séminaire sur la gestion des douanes. M. Djoudi explique aussi que ce constat ne doit pas toutefois occulter les objectifs tracés par l'Algérie en matière de lutte contre la corruption. "Avoir des objectifs (de lutte contre la corruption) signifie qu'on a des caps à atteindre, des écarts à réaliser", a-t-il dit. Il considère que ce qui en train de se réaliser dans le cadre de cette lutte a trait à la méthodologie de travail, à la formation des hommes, à l'utilisation de l'outil informatique et à l'appréciation des résultats de la performance des agents économiques et de l'administration. Pour le ministre, les contrats de performance qui existent actuellement dans plusieurs institutions de l'Etat, dont l'administration douanière, permettent d'identifier les indicateurs et la capacité de performance de ces administrations. "Ces indicateurs de performance sont un élément clé dans la lutte contre ces insuffisances et dans l'atteinte des objectifs", a-t-il ajouté. Il reconnaît à ce propos l'existence "des résistances" au sein de toutes les administrations, qui ralentissent, selon lui, le traitement rapide des dossiers. "Tout ce qui vient de l'extérieur comme élément nouveau de modernisation est souvent appréhendé avec un peu de suspicion", a-t-il dit. Pour mettre fin à ces résistances et à ces blocages, le premier argentier du pays préconise un rajeunissement de l'administration, la modernisation par l'apport de l'outil informatique, une meilleure prise en charge des conditions sociales des travailleurs. M. Djoudi a considéré au passage qu'il fallait replacer l'économie algérienne dans son ancrage réel, en se référant à son histoire, jalonnée par plusieurs crises, notamment le choc pétrolier de 1986 qui a causé la déstructuration des administrations, rappelant que l'action de leur confortement et de leur mise à niveau avait conduit à des résultats de plus en plus probants. Pour se prémunir contre le fléau de la corruption, l'Algérie avait amendé plusieurs textes de lois comme la loi sur la monnaie et le crédit, la loi sur la répression de l'infraction à la législation et à la réglementation de change et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger et la loi sur la Cour des comptes. Elle avait en outre créé un Office central de répression de la corruption dont la mission est d'effectuer des recherches et des enquêtes sur les opérations de corruption sous la direction du parquet avec l'aide d'officiers de la police judiciaire. En 2006, elle avait promulgué une loi sur la prévention et la lutte contre la corruption, s'inspirant de la convention de l'ONU adoptée en 2003 et que l'Algérie avait ratifiée.