ALGER- La lutte contre la corruption est devenue une nécessité, ont reconnu lundi à Alger plusieurs responsables et participants d'un séminaire international sur l'administration des Douanes dans les pays émergents. Intervenant en marge de ce séminaire portant sur la quantification dans les administrations douanières et fiscales, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a estimé qu'il restait encore à l'Algérie des actions à mener en matière de lutte contre la corruption. "Personne ne peut nier qu'il y a des insuffisances, personne ne peut nier qu'il y a existence de la corruption, et qu'il y a matière à travailler" sur le volet de la lutte contre la corruption, a déclaré M. Djoudi. Il a expliqué également que ce constat ne devait pas occulter les objectifs tracés par l'Algérie en matière de lutte contre la corruption. "Avoir des objectifs (de lutte contre la corruption) signifie qu'on a des caps à atteindre, des écarts à réaliser", a-t-il dit, avant de mettre l'accent sur l'adoption d'une nouvelle méthodologie de travail, au sein du corps des Douanes. M. Djoudi a considéré par ailleurs qu'il fallait replacer l'économie algérienne dans son ancrage réel, en se référant à son histoire, jalonnée par plusieurs crises, notamment le choc pétrolier de 1986 qui a causé la déstructuration des administrations. De son côté, le directeur général des Douanes algériennes, Mohamed Abdou Bouderbala, a estimé que la corruption au sein des services des Douanes restait minime, contrairement à certaines affirmations. "Ce ne sont pas des choses extraordinaires (...) ce n'est pas la grande corruption, ce sont des miettes que nous voulons supprimer", a-t-il précisé dans des déclarations à la presse en marge de ce séminaire. "Les Algériens ont une idée préconçue de l'administration des douanes, ils ont accumulé sur elle des images et des clichés, le fait de tenir une conférence sur la quantification des données douanières et sur le travail qui se fait au sein de ses services c'est pour changer la perception des citoyens vis-à-vis de l'administration des douanes", a-t- il ajouté. Quatre inspections régionales, qui peuvent s'autosaisir dans des affaires de corruption ont été mises en place dernièrement par la DGD pour mieux lutter contre ce phénomène, rappelle M. Bouderbala. En outre, il a fait état de l'augmentation des effectifs des douanes aux frontières, qui est passé de 14.000 à 20.000 agents pour mieux lutter contre la contrebande. Le Secrétaire général de l'Organisation mondiale des douanes (OMD), Kunio Mikuria, a salué quant à lui les efforts consentis ces dernières années par l'administration douanière algérienne en matière de lutte contre la corruption et la contrebande. "L'Algérie a fourni d'importants efforts ces cinq dernières années pour moderniser son administration douanière afin de renforcer la lutte contre la corruption et la contrebande", affirme M. Mikuria. Pour lutter contre la corruption, l'Algérie a mis en place plusieurs textes de lois comme celle sur la monnaie et le crédit, la loi sur la répression de l'infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger, ainsi que la loi sur la Cour des comptes. Un Office central de répression de la corruption a été également créé et dont la mission est d'effectuer des recherches et des enquêtes sur les opérations de corruption sous la direction du parquet avec l'aide d'officiers de la police judiciaire. En 2006, une loi sur la prévention et la lutte contre la corruption, s'inspirant de la convention de l'ONU adoptée en 2003 et que l'Algérie avait ratifiée, a été également promulguée. Les travaux de ce séminaire, organisé part les douanes algériennes algérienne en partenariat avec l'OMD, la banque mondiale et la Banque islamique de développement dont les travaux ont été entamé lundi, se poursuivront mardi.