La 19ème session annuelle de la Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen (COPEAM) a entamé samedi officiellement ses travaux à Marrakech (335 km au sud de Rabat) autour du thème : "Mutations dans les ociétés euro-méditerranéennes : les médias en mouvement". Les participants vont débattre en séances plénières de "l'information et la déontologie", "les nouvelles situations : quels changements pour les médias de service public ?" et "La Méditerranée : un es pace de libre circulation des citoyens et des contenus". Le président de la Copeam, Mathieu Gallet, a indiqué à l'APS que l'objectif essentiel de cette session est d'aborder des sujets aussi importants que l'éthique en matière d'information, le changement du service public et des médias publics et la question des libertés de circulation des droits et des programmes dans le bassin méditerranéen face à l'arrivée de nouveaux acteurs particulièrement ceux du Golfe. "L'arrivée de ces nouveaux acteurs compliquent la problématique des médias méditerranéens dans l'acquisition des droits et des programmes", a-t-il déclaré en insistant sur l'importance, pour les médias des deux rives, du partage des visions pour "ne pas être dans un regard unilatéral". Il a également souligné que cette conférence ambitionne de voir comment les médias traditionnels vont réagir pour faire face à l'arrivée des nouveaux médias et comment ils doivent se réformer et faire leur révolution pour s'adapter à la nouvelle donne. A cet effet, il a préconisé de promouvoir la coopération de tous les médias euro-méditerranéens "pour gagner du temps, notamment pour ceux qui sont confrontés à cette problématique". Pour sa part, la secrétaire générale de la Copeam, Alessandra Paradisi, dont le mandat se termine, a souligné l'importance du lancement de nouveaux projets de coopération notamment le projet de Terramed pour la promotion par satellite et par le Web des programmes à vocation méditerranéenne. Mme Paradisi a ajouté que la conférence s'intéressera aussi aux projets de formation, notamment celui ayant trait à la formation de jeunes dans l'utilisation de nouveaux médias. "Il s'agit en quelque sorte d'une alphabétisation aux nouveaux médias et à l'utilisation des nouvelles grilles dans les nouveaux programmes particulièrement les médias sociaux (Twitter, facebook ...), a-t-elle dit. La conférence se déroule en présence de responsables des chaînes de télévision et des stations radio dans les pays du bassin méditerranéen, d'experts en communication, de professionnels des médias et de la communication, de représentants d'organisations régionales et internationales concernées par l'information et la communication, ainsi que de représentants de sociétés de production télévisuelle et cinématographique. Des experts et des professionnels de la communication avaient débattu, vendredi, dans les réunions des commissions et des groupes de travail des questions liées notamment à la télévision, la formation, les archives audiovisuelles, les échanges de news et Magazines TV, dont la coordination est faite par la télévision algérienne à partir d'Alger et le groupe de travail TV satellitaires où l'Algérie est membre du projet Terramed plus. Leurs conclusions seront présentés à la conférence des représentants des pays membres de la Copeam qui aura lieu dimanche. Dans un communiqué remis à la presse, la COPEAM avait indiqué que la conférence se tient au moment où le secteur des médias, dans le nord comme dans le sud de la Méditerranée, vit une période de "profondes mutations". Les médias européens sont en train d'élaborer de nouvelles stratégies et de nouveaux modèles de business tenant compte, notamment, de l'évolution des TIC et des nouvelles habitudes de consommation des publics tandis que le secteur médiatique dans les pays de la rive sud connaît une "croissance intense" en termes de quantité de nouveaux acteurs, traditionnels et numériques, de diversification de l'offre et de transition technologique, note la COPEAM. Selon la même source, le web et les médias sociaux sont devenus des instruments d'échange d'information et de mise en réseau puissants et accessibles, à travers lesquels les citoyens de la région, les jeunes notamment, demandent une "participation active et démocratique au débat public". La COPEAM, qui a été créée au Caire en 1996, fédère une grande diversité d'acteurs du monde de l'audiovisuel et de la culture représentant pas moins de vingt-six pays du bassin méditerranéen.