Le Conseil de sécurité a fermement condamné mercredi le coup d'Etat du 22 mars au Mali et a réitéré son appel en faveur du rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et du gouvernement démocratiquement élu, tout en exprimant son inquiétude par la présence dans la région du groupe terroriste AQMI. Dans une déclaration de la présidence du Conseil adoptée par les 15 membres et lue par le représentant des Etats-Unis, Jeffrey Delaurentis, dont le pays assure la présidence du Conseil pour le mois d'avril, l'organe de décision de l'ONU demande aux rebelles de ‘‘cesser immédiatement toute violence et exige de toutes les parties au Mali qu'elles s'emploient à trouver une solution pacifique grâce au dialogue politique''. Il demande en outre aux mutins de ‘‘garantir la sûreté et la sécurité de toutes les personnalités maliennes'' et exige la ‘‘libération immédiate de celles qui sont détenues''. Le Conseil de sécurité a réitéré son appel en faveur du ‘‘rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et du gouvernement démocratiquement élu ainsi que la poursuite du processus électoral''. Le Conseil soutient l'action menée par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et salue les efforts déployés par le président Blaise Compaoré, en sa qualité de médiateur nommé par la CEDEAO, pour favoriser le retour complet de l'autorité civile et le rétablissement effectif de l'ordre constitutionnel au Mali. Il se félicite aussi des efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine à cet égard et prend acte du fait que les mutins ont annoncé le rétablissement de l'ordre constitutionnel à compter du 1er avril 2012. Il compte que ces derniers prendront immédiatement des mesures pour donner effet à cet engagement et suivra de près l'évolution de la situation. Le Conseil condamne fermement les attaques et les pillages que continuent de mener des groupes rebelles dans le nord du Mali, ainsi que la prise de territoire, et exige l'arrêt immédiat des hostilités. En outre, il s'est alarmé par la présence dans la région du groupe terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), ‘‘qui pourrait entraîner une déstabilisation encore plus forte de la situation qui règne en matière de sécurité''. Il demande aux rebelles de cesser immédiatement toute violence et exige de toutes les parties au Mali qu'elles s'emploient à trouver une solution pacifique grâce au dialogue politique et souligne l'importance que revêtent la sécurité des civils et le respect des droits de l'homme. Le Conseil réaffirme que la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale du Mali doivent être sauvegardées et respectées, tout en exprimant sa ‘‘vive préoccupation que lui inspirent l'insécurité et l'aggravation rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel''. Il a aussi invité le Secrétaire général de le tenir au courant de l'évolution de la situation au Mali, selon qu'il conviendra, et restera saisi de la question. Le représentant du Mali a, de son côté, appelé le Conseil de sécurité à aider son pays à trouver une porte de sortie à la crise dans laquelle il est plongé, grâce, notamment, au retour à l'ordre constitutionnel, à la tenue des élections et à la condamnation du coup d'Etat. ‘‘Il faut aider le Mali à se mettre debout'', a-t-il plaidé. ‘‘Jamais le Mali n'a connu pire situation. Même dans les pires cauchemars, on ne pouvait imaginer ce qui nous arrive actuellement. Le Mali est au banc de la communauté internationale, comme un pays déchiré, sans statut et de surcroît sous embargo''. Le délégué a également affirmé que les chefs militaires qui ont commandité le coup d'état avaient l'intention de tenir une réunion demain jeudi avec les autorités gouvernementales et la société civile pour tenter de trouver un accord et aider le pays à sortir de la situation actuelle. Le représentant a, par ailleurs, dit comprendre les sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à l'encontre de son pays, mais s'est cependant interrogé sur le bien-fondé de la décision de fermer les frontières du pays et d'''assoiffer et affamer encore ce peuple'' au moment même où l'on déplore des centaines de milliers de réfugiés et où l'intégrité territoriale du Mali est mise à rude épreuve.