DAKHLA (Territoires sahraouis occupés) - Les autorités d'occupation marocaines ont expulsé le journaliste espagnol Asier Aldea Esnaola et l'influenceur hispano-suisse Ramila de Aventura des territoires sahraouis occupés, une mesure restrictive visant à empêcher les médias étrangers et les observateurs internationaux de documenter les violations des droits humains contre le peuple sahraoui. Selon des sources médiatiques espagnoles et sahraouies, la police marocaine a intercepté les deux hommes mardi soir à l'aéroport Mohammed V de Casablanca alors qu'ils se rendaient à Dakhla. Leurs documents de voyage ont été confisqués sans explication. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, ils ont affirmé qu'ils avaient déjà tenté de se rendre à Laâyoune occupée dimanche précédent, mais s'étaient vu refuser l'accès sans motif valable. Le journaliste et son compagnon ont également révélé que les autorités marocaines les avaient contraints à acheter un billet retour sur Madrid comme seule condition pour récupérer leurs passeports. Dans une déclaration à l'APS, Hassan Zerouali, militant des droits de l'homme et membre du Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains au Sahara occidental (CODESA), a dénoncé ce nouvel épisode de répression contre la liberté d'information. Il a souligné que le Maroc impose un blocus médiatique strict sur les territoires sahraouis occupés depuis son invasion en 1975, empêchant tout média étranger de mener des enquêtes indépendantes sur place. Il a ajouté que la presse internationale est systématiquement interdite d'accès afin d'empêcher la documentation des violations des droits humains, des arrestations et tortures de journalistes sahraouis, ainsi que du pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui. Le militant a rappelé que depuis 2014, pas moins de 311 observateurs, militants et journalistes étrangers issus de 28 pays ont été expulsés du Sahara Occidental occupé. Il a dénoncé ces pratiques répressives qui visent à maintenir un blackout total sur la situation dans la région. Il a ainsi appelé la communauté internationale à intervenir d'urgence pour exiger la levée du blocus médiatique imposé par le Maroc, permettre aux journalistes étrangers et sahraouis d'exercer leur métier librement, et mettre en place un mécanisme onusien de surveillance et de protection des droits humains dans les territoires sahraouis occupés. Dans un communiqué, l'organisation sahraouie CODESA a condamné ces expulsions et rappelé que le Maroc intensifie son verrouillage militaire et médiatique sur le Sahara Occidental occupé. De son côté, l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (ISACOM) a exprimé sa profonde préoccupation face à ces restrictions, dénonçant le mépris flagrant du Maroc pour le droit international et les mécanismes des Nations unies. Elle a affirmé que ces pratiques répressives prouvent, une fois de plus, la volonté du régime marocain de se soustraire à ses obligations légales en matière de respect des droits de l'homme et du droit humanitaire international.