Le compte à rebours pour la campagne électorale pour les législatives du 10 mai, qui débutera dimanche prochain, a commencé et les 44 partis politiques en lice sont afférés à apporter les dernières retouches aux programmes qu'ils développeront à cette occasion. Une véritable course contre la montre est engagée, notamment pour les partis récemment agréés, qui mettent les bouchées doubles pour être prêts le jour J et répondre de manière convaincante aux préoccupations des citoyens. Les formations politiques devraient saisir cette opportunité, qualifiée par le président de la République de "date historique aussi importante que le 1er novembre 54", pour se faire connaître auprès des électeurs. Pour ce qui est des anciens partis, même s'ils se disent confiants, l'émergence de plusieurs nouvelles formations politiques accentue la compétition pour l'obtention du plus grand nombre possible de sièges à l'Assemblée populaire nationale. La plupart des partis devant prendre part à cet évènement ont déclaré être prêts à entrer dans la campagne électorale, qui s'ouvre 25 jours avant le scrutin et prendra fin trois jours avant, conformément aux dispositions de la loi organique relative au régime électorale. Dans ce contexte, plusieurs partis avaient appelé les pouvoirs publics à prendre en charge le volet du financement de la campagne électorale et à pouvoir bénéficier de l'aide de l'Etat, mettant en avant le souci de consacrer la justice pour toutes les formations qui participent à ces élections. Le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales avait répondu en précisant que cette aide "est effectivement envisagée dans l'article 203 de la loi organique en tant qu'éventualité", mais qu'"aucun moyen de financement n'a été prévu pour ce scrutin". "Il reste acquis cependant que dans un contexte analogue, la loi organique relative aux partis politiques a prévu une dotation financière à chaque parti, en fonction du nombre de sièges obtenus à l'issue du scrutin. Le montant de cette dotation sera fixé par voie réglementaire", avait-il relevé. Les partis ont appelé, aussi, par la voie de la commission nationale de surveillance des élections à l'adoption du bulletin unique pour le scrutin. Une doléance au sujet de laquelle la commission et le ministère de l'Intérieur ne sont pas parvenus à un accord. En effet, le ministère de l'Intérieur avait précisé que cette proposition n'avait pas été retenue pour des raisons de fond et de forme, expliquant que, conformément à la loi, "le libellé et les caractéristiques du bulletin sont du ressort exclusif de l'administration". Concernant les programmes électoraux, mis à part les grandes lignes, les partis préfèrent les divulguer au moment opportun. L'accent est notamment mis sur les attentes des jeunes et une plus grande participation des femmes à la vie politique, ainsi que l'appel à voter massivement le jour du scrutin, le boycott n'étant pas considéré comme une alternative. Le plus vieux parti d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS), qui n'avait pas participé aux législatives de 2002 et de 2007, sera ainsi présent aux rendez-vous du 10 mai. Le président Abdelaziz Bouteflika avait affirmé à Arzew (Oran), dans un discours prononcé à l'occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), que tous les regards sont tournés vers l'Algérie et que la réussite de ces élections sera synonyme de stabilité et de poursuite du programme de développement du pays. Il avait également souligné que l'Algérie avait fait appel à des observateurs étrangers pour suivre le déroulement du processus électoral et témoigner de la transparence et de la crédibilité du scrutin. Sur ce dernier point, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait indiqué que toutes les mesures avaient été prises pour l'accueil de plus de 500 observateurs internationaux dans le cadre des prochaines élections. Il avait précisé qu'il a été décidé l'envoi de 120 observateurs par l'Union européenne (UE), 200 par l'Union africaine (UA), 100 par la Ligue arabe, 10 par l'ONU et 20 par l'Organisation de la coopération islamique (OCI), en attendant les deux délégations des ONG Carter et NDA, qui ont confirmé l'envoi de leurs observateurs aux législatives.