Les drapeaux ont été mis en berne jeudi, au moment où les programmes habituels des chaînes de radios et de télévisions ont été modifiés, au lendemain de l'annonce du décès du premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, à l'âge de 96 ans, a-t-on constaté. Ces mesures ont été prises après la décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de décréter un deuil national de huit (8) jours à compter de mercredi sur l'ensemble du territoire national. Ainsi, des émissions spéciales et des plateaux sont organisés par la télévision et la radio, qui diffusent notamment des documents d'archives en relation avec la vie du défunt Ben Bella, alors que des témoignages de personnalités nationales, de moudjahidine et de citoyens sont recueillis pour rendre un ultime hommage à cet homme qualifié par la presse parue jeudi de "monument de l'histoire" et d'"homme de grande expérience politique". "Nos équipes sont mobilisées à travers tout le territoire national pour marquer la circonstance du décès de Ben Bella, et ce, durant les jours de deuil national, a indiqué à l'APS, le directeur de l'information à la télévision nationale, Lotfi Chriet. "La présence de nos équipes techniques et de journalistes à travers le territoire national coïncide avec leur déploiement en prévision de la couverture de la campagne électorale des élections législatives du 10 mai prochain", a précisé M. Chriet. Pour sa part, le directeur des relations extérieures et de la coopération à la radio, Chadli Bouferoua, a fait savoir qu'il y a eu une adaptation des programmes pour tenir compte des circonstances du deuil national. "Tous les programmes habituels de la radio sont suspendus, hormis les rendez-vous d'information et les émissions politiques qui ont été maintenus. Des reportages sur la personne (Ben Bella) dans ses dimensions humaine et historique seront réalisés par nos équipes tout au long de cette période de deuil", a ajouté M. Bouferoua. Ce dernier, a, en outre, précisé que les obsèques du défunt prévues vendredi seront retransmises en direct à destination de vingt villes françaises, captant les programmes de radios communautaires. Suite à l'annonce du décès de Ben Bella, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait affirmé qu'avec la disparition de l'ancien président Ahmed Ben Bella, l'"Algérie perd l'un de ses grands hommes et un des sages dirigeants africains". "Le nom du défunt demeurera étroitement lié à l'histoire du Mouvement national, de la glorieuse guerre de libération et de l'édification de l'Etat algérien moderne qu'il a marquée de son empreinte par ses actions et son apport depuis qu'il fut à la tête de l'organisation spéciale du Mouvement pour le triomphe des libertés et de la démocratie (MTLD)", avait souligné le chef de l'Etat. Premier président de l'Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Ben Bella avait été un des membres fondateurs de l'Organisation de l'union africaine (OUA), il présidait, depuis 2007, jusqu'à sa mort, le Groupe des sages de l'Union africaine (UA).