M. Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA) a appelé dimanche à Mila à ''faire du 10 mai prochain, un véritable printemps algérien pour un changement pacifique'' à l'occasion de la tenue des élections législatives. ''Un changement qui ne pourra s'opérer que pacifiquement'' et ''par la voie des urnes'', car le peuple algérien a fait l'amère expérience de la violence pendant toute la dernière décennie du siècle dernier'', a ajouté M. Benyounès qui ouvrait au musée du Moudjahid de Mila la campagne électorale de son parti pour les prochaines législatives. L'Algérie ''est en mesure de constituer une exception dans le monde arabe pour la réalisation du changement par des voies pacifiques'', a souligné le secrétaire général du MPA, ajoutant que l'Algérie est ''le seul pays arabe qui s'est libéré par lui-même, en consentant des sacrifices considérables''. Il a également estimé que ''l'Algérie est aussi le seul pays qui a su remporter une victoire (...) sur le terrorisme''. Evoquant les ''allégations'' mettant en cause l'honnêteté des élections législatives, M. Benyounès a affirmé que s'il avait ''le moindre doute'' sur la régularité du prochain scrutin, il ne serait pas entré dans la campagne électorale. La meilleure manière de combattre ''le trucage des urnes'', qui pourrait ''provenir de l'opposition ou des partis dominants'', est d'aller voter en masse, a ajouté M. Benyounes, qui mise sur ''la responsabilité des électeurs, en particulier des femmes et des jeunes''. M. Benyounès a par ailleurs souhaité que la campagne électorale se poursuive dans la loyauté et dans un climat honnête, marqué par la confrontation des programmes et le débat transparent car, selon lui, ''l'enjeu est de taille, la prochaine assemblée nationale devant avoir la lourde responsabilité de voter la constitution du pays''. Le président du MPA s'est prononcé d'autre part contre le bulletin unique ''pour des raisons opérationnelles''. M. Benyounès a affirmé par ailleurs que son parti appartient au courant ''opposé à l'intégrisme et au terrorisme'', et ''oeuvre pour un Etat véritablement démocratique car le peuple algérien n'a pas de complexes vis-à-vis de l'islam, mais affronte plutôt des problèmes d'ordre social et économique qui nécessitent des programmes réalistes et concrets''. M. Benyounès a également plaidé pour ''l'institutionnalisation d'une journée nationale des victimes du terrorisme'', avant de faire état de ''30 propositions pour apporter des solutions aux problèmes des algériens''. Des solutions qui comportent notamment ''l'autorisation d'achat de voitures d'occasion de l'étranger'' et ''le retour au crédit à la consommation''. Au cours d'une conférence de presse animée après le meeting, M. Amara Benyounès a écarté la possibilité de ''participer à un gouvernement majoritairement intégriste''.