Les différents partis politiques en lice pour les législatives 2012 ont cadré samedi leur discours de campagne sur la perspective d'un changement en Algérie, misant sur la jeunesse. Pour le président du Mouvement des nationalistes libres (MNL), Abdelaziz Ghermoul, en campagne à Ain Temouchent, le changement voulu par son parti constitue ''un objectif et non un slogan". Selon lui, ce changement ne parviendra que si le peuple relève le défi et opte pour l'alternative pour édifier une Algérie de justice. Il s'est alors référé à l'esprit de la Révolution algérienne, déclarant que "nous devons nous dresser comme l'ont fait nos aînés, le 1er novembre 1954, pour concrétiser cet objectif par la voie pacifique et démocratique des urnes". Afin de rendre effectif ce besoin de changement, M. Ghermoul a indiqué que le MNL a élaboré "des mécanismes de contrôle et de suivi de l'action de ses élus" éventuels. Ce changement par les urnes est également développé par le Front de la Justice et du Développement (FJD) qui, dans son programme, propose notamment la "révision de la constitution" en vue de réaliser un "véritable changement politique". Cet objectif est aussi celui du président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Mohamed Said Belaïd, qui a assimilé les législatives du 10 mai à l'amorce "d'un changement pacifique inéluctable". A Blida où il avait animé son premier meeting électoral, le chef du PLJ avait convié à rejeter la "culture du pessimisme" qui veut "faire croire que les résultats des élections n'auront aucune incidence sur le vécu des gens". "Ceux qui refusent le changement cherchent à agir dans l'opacité et à maintenir le statu quo", avait-t-il affirmé, mettant en garde contre ceux qui "distillent le désespoir dans les milieux juvéniles, pour les détourner de leur devoir électoral". Mais à M'Sila, le président du Rassemblement patriotique républicain (RPR), Abdelkader Merbah, a, en ce septième jour de campagne, placé ce besoin de changement sur le terrain de l'information, estimant que ''la réorganisation du secteur de l'information commencera par l'ouverture des médias lourds''. Le président du RPR voit l'ouverture des médias lourds comme l'alternative pour ''consolider notablement la démocratie et favorisera une compétition saine entre les partis''. Il a souligné que sa formation politique est ''persuadée'' que le pluralisme politique ne peut avoir de contenu concret s'il n'y a pas de ''pluralisme de la presse'', ce qui, selon lui, ''n'est pas le cas actuellement'' , expliquant que diversité et pluralisme ne dénotent pas la même réalité. C'est sur le front de l'environnement que le président du Mouvement national pour la nature et le développement (MNND), M. Abderrahmane Akif, en campagne à Constantine, veut du changement, appelant ses militants à une participation massive pour la constitution d'une assemblée nationale qui ''tiendrait compte de cette question essentielle''. Les ''retombées de ce qui se passe près de nos frontières, l'instabilité du contexte régional, la volonté du changement et une détermination sans faille à assurer un lendemain et un cadre de vie meilleurs exigent de nous d'être à la hauteur de l'événement et à être au rendez-vous électoral, le 10 mai prochain'', a-t-il souligné. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia, s'est engagé à Ali-Mendjeli (Constantine) à ''renouer avec le dynamisme économique qu'avait connu l'Algérie à l'époque du défunt président Houari Boumediene''. M. Ouyahia a estimé que l'Algérie s'attelle aujourd'hui à ''la relance de l'économie nationale en rouvrant des entreprises publiques fermées depuis plus de 15 ans pour diverses raisons''. Il a relevé que la ''renaissance'' des entreprises publiques permettra de ''réhabiliter professionnellement les milliers de travailleurs licenciés et de résorber également le chômage qui tourmente nos jeunes''. Le secrétaire général du RND, qui a appelé ''les algériens en général et les jeunes en particulier à ne pas confier l'avenir du pays aux partis qui ne maîtrisent que le langage des slogans'', a averti que ''l'odeur du pétrole fait encore rêver le monde occidental'', et fait valoir que ''notre Révolution nous l'avons faite en novembre 1954 et notre printemps c'est l'Algérie''. A l'étranger, à Paris, le candidat aux élections législatives du 10 mai 2012 Front de Libération Nationale (FLN) pour la zone France Nord, Djamel Bouras, s'est engagé à réduire les tarifs des billets de transport aérien et maritime entre la France et l'Algérie, et a proposé la création d'une compagnie low cost. Il a précisé que pour ne pas pénaliser le pavillon national il faudrait que la compagnie envisagée soit de droit algérien, opérant à partir du pays vers les villes française en priorité. En plus du FLN, 22 autres partis politiques sont en course, dans la région France Nord (Zone I), pour deux sièges à la future APN.