L'Union africaine a donné mardi trois mois au Soudan et au Soudan du Sud pour résoudre leur différends, sous peine de prendre des "mesures appropriées" à leur encontre, a annoncé le commissaire de l'UA à la paix et à la sécurité Ramtane Lamamra. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a à cette fin "exhorté les parties à reprendre les négociations d'ici deux semaines sous les auspices de l'UA", a précisé M. Lamamra à la presse, à l'issue d'une réunion à Addis Abeba consacrée aux moyens d'éviter un conflit ouvert généralisé entre les deux Soudans. M. Lamamra n'a pas précisé en quoi pourraient consister les "mesures appropriées" évoquées. Les négociations appelées par l'UA doivent aboutir d'ici trois mois sur toutes les questions en suspens depuis l'indépendance du Soudan du Sud en juillet dernier, à savoir le partage des revenus pétroliers, la définition de la citoyenneté, le tracé des frontières et le statut de la région d'Abyei, dont les deux pays se disputent la souveraineté. "Un échec par une des parties à mettre en oeuvre les provisions de la feuille de route détaillées ici ou à coopérer de bonne foi avec le panel (de l'UA) incitera le Conseil (de paix et de sécurité de l'UA) à prendre les mesures appropriées, telles que prévues dans son protocole", a poursuivi M.Lamamra. L'équipe de médiation de l'UA dans le conflit entre les Soudans, dirigée par l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, terminera dans tous les cas sa mission dans trois mois, a expliqué le commissaire africain. "D'ici trois mois, le panel aura achevé sa mission, soit en obtenant des parties qu'elles signent et mettent en oeuvre tout ce qui est requis pour résoudre leurs différends, soit en présentant un rapport détaillé au Conseil de paix et de sécurité", qui en tirera les conséquences, a poursuivi M. Lamamra. Les négociations menées, depuis l'indépendance sud-soudanaise, sous la médiation de M. Mbeki et sous les auspices de l'UA ont abouti à ce jour à une impasse. Khartoum et Juba sont depuis la fin mars au bord d'une guerre ouverte, après d'intenses combats au sol pour le contrôle de la région frontalière contestée de Heglig, aux riches réserves pétrolières, et plusieurs jours de bombardements de l'aviation soudanaise sur des territoires sud-soudanais proches de la frontière entre les deux pays.