Le président soudanais Omar el-Béchir, en visite, hier, dans la zone pétrolière disputée de Heglig, a déclaré qu'il ne négocierait pas avec le Soudan du Sud en dépit des appels pressants de l'ONU, l'Union africaine et des Etats-Unis. Pas de négociations avec ces gens, a déclaré M. Béchir à propos du gouvernement sud-soudanais, qu'il avait qualifié d'insecte la semaine dernière. Avec eux, nous négocions avec des fusils et des balles, a-t-il ajouté après la reprise de Heglig, occupée 10 jours par le Soudan du Sud. M. Béchir, en uniforme militaire, est arrivé, hier, à la mi-journée à Heglig, trois jours après avoir triomphalement annoncé que ses forces en avaient chassé l'armée sud-soudanaise. Juba a pour sa part évoqué un retrait volontaire, sous la pression internationale, qui s'est achevé dimanche. Les présidents soudanais et sud-soudanais doivent avoir le courage de revenir à la table des négociations, avait déclaré vendredi le président américain Barack Obama. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait lui aussi appelé à une reprise des discussions entamées sous l'égide de l'Union africaine et de son émissaire Thabo Mbeki, mais interrompues par l'offensive sud-soudanaise à Heglig. L'UE envisage des sanctions contre le Soudan et le Sud-Soudan L'Union européenne pourrait imposer des sanctions si les gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud en conflit continuent à ne pas respecter leurs engagements, a indiqué, hier, à Luxembourg le ministre français en charge de la Coopération, Henri de Raincourt. Là comme ailleurs, si les choses n'évoluent pas favorablement il est possible d'envisager la mise en place de sanctions contre ceux qui ne respectent pas les termes de la sortie de crise, a estimé M. de Raincourt en marge d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères. Dans une déclaration adoptée, hier, ces derniers appellent les deux pays à cesser immédiatement leurs attaques respectives sur le territoire de l'autre. Le recours à la force ne résoudra pas les problèmes à régler entre les deux pays, estiment-ils en les appelant à retourner à la table des négociations. Ces deux pays doivent s'entendre puisque c'est sur le territoire de l'un, grosso modo, qu'il y a le pétrole, mais c'est par le territoire de l'autre que doit transiter ce pétrole, a relevé M. de Raincourt. L'armée soudanaise a célébré, hier, en présence du président Omar el-Béchir, la reconquête de la zone pétrolière disputée de Heglig, tout en menant un nouveau raid aérien meurtrier sur Bentiu, au Soudan du Sud. M. Béchir a refusé toute négociation avec le gouvernement sud-soudanais, qu'il avait qualifié d'insecte la semaine dernière, précisant qu'il préférait négocier avec des fusils et des balles, en dépit des appels de la communauté internationale.