La presse nationale parue mercredi relève que les partis politiques en lice pour les législatives du 10 mai ignorent les vraies préoccupations de la population, signalant par ailleurs la nécessité de la construction d'une société "apaisée" et tournée vers les "vrais enjeux". Le journal le Soir d'Algérie écrit dans son commentaire du jour que "l'électeur algérien est complètement désabusé. Il s'agit pour lui d'une énième élection que se dispute des personnes dont il ne connaît rien et dont il pense seulement qu'elles sont là pour se remplir la panse". Le commentateur du journal fait remarquer toutefois que "si l'occasion qui se présente n'est pas gâchée, et il est encore temps d'éviter l'échec, nous pouvons amorcer un nouveau départ dans la construction d'une société apaisée, d'une société tournée vers les vrais enjeux de la société à venir". Le journal Liberté, qui titre "La classe politique insensible à la flambée des prix", écrit dans son éditorial de son supplément économique que "les ménages assistent impuissants à la flambée des prix des produits alimentaires. Cette préoccupation essentielle de la majorité des citoyens s'est affichée sur des panneaux vides". Le même quotidien fait savoir plus loin que "si, sur des sujets qui intéressent au plus haut point les citoyens, comme le logement, l'emploi, le pouvoir d'achat, les partis n'apportent pas de réponses à ces préoccupations, alors, d'ici la clôture de la campagne électorale, on risque d'assister à un taux d'abstention plus fort pour les législatives de 2007". Dans son éditorial du jour également, le journal indique que "le retard dans l'affichage des listes sur les panneaux et le manque d'actions de proximité ont renforcé cette conviction chez le citoyen qu'il n'y a que la rémunération de député qui fait courir le député". De son côté, le Quotidien d'Oran écrit dans un de ses commentaires intitulé "un diagnostic erroné sur l'échec des partis" que "l'opinion publique algérienne n'ayant jamais été un souci des gouvernants, on se moquait du fait que le jeu de rôle imposé aux partis -ou qu'ils acceptaient sans discuter- ne faisait que les discréditer". Le journal ajoute plus loin que "les partis doivent gagner leur autonomie et convaincre les algériens que la politique c'est sérieux". "C'est une première ! De toute l'histoire de l'Algérie indépendante, jamais une élection n'a bénéficié d'autant de verrou anti-fraude. Des urnes transparentes avec cadenas scellés à la cire jusqu'à l'empreinte digitale avec ses index", relève-t-on dans l'éditorial du journal l'Expression. "Des jeunes et des femmes qui se présentent pour la première fois. Aucun analphabète parmi eux. Les universitaires dominent (...) les électeurs doivent leur accorder le bénéfice du doute", ajoute le quotidien. Pour sa part, le journal le Jeune Indépendant relève dans un article intitulé "le discours peine à emballer", écrit que "les citoyens, notamment les jeunes, sont carrément sur une orbite, celle des problèmes concrets du quotidien amer tel que le chômage et la cherté de la vie, la folie mercuriale ayant grevé la quasi-totalité des portefeuilles". Et d'ajouter plus loin que "frappée du sceau de l'asynchronisme, la campagne est caractérisée par un discours monotone qui rabâche indéfiniment des éléments dont l'électeur algérien de 2012 ne saisit pas les tenants et les aboutissants". Le quotidien El Khabar relève, quant à lui, dans son commentaire intitulé "les hommes de Novembre et les candidats de mai" la grande différence entre la génération de "Novembre 54" qui a porté à bras le corps les aspirations du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance, alors que la nouvelle génération qui postule à la députation porte en elle les germe de "la mauvaise gestion". Le même journal fait remarquer que le fait d'agréer plus de 40 partis politiques avant les élections du 10 mai ne "permet pas l'élection d'un parlement fort", car les candidats " cherchent à tout prix à gagner un siège au parlement" en recourant "à l'achat de voix..." en raison des "gains et privilèges" sous-jacent à leur futur fonction, soulignant que ces pratiques "sont en totale contradiction avec la génération de Novembre". De son côté, le journal El Djazaïr News, reprenant un sondage d'opinion de l'Office national des statistique, prévoit une participation de près de 50% à l'échelle nationale.