Plusieurs titres de la presse nationale ont relevé jeudi "l'incapacité" des partis politiques, qui poursuivent leur campagne électorale des législatives, à "accrocher" les citoyens et à les mobiliser pour le rendez-vous du 10 mai prochain. Sous le titre "tout pour convaincre les citoyens d'aller voter", la Tribune écrit : "le 11ème jour de la campagne électorale n'est pas totalement différent des autres. Le rythme de la campagne est resté le même. De meetings en rencontres, les chefs de partis sillonnent le pays, tandis que les Algériens ont les yeux tournés plutôt ailleurs". "Des candidats et responsables de partis hués et humiliés", titre, pour sa part, El Watan qui observe que la campagne pour les législatives du 10 mai "met à nu le fossé existant entre les Algériens et les responsables politiques". "Le citoyen n'est plus dupe, même contre une rémunération, il refuse d'assister à des meetings, il les perturbe même", constate El Watan qui relève, d'autre part, que dans plusieurs villes, des candidats et responsables de partis ont vécu, a-t-il, estimé "les pires humiliations de leur vie". Le Quotidien d'Oran souligne, de son côté, qu'à "quelques semaines des élections législatives, certains candidats à la députation gavent les électeurs de discours ennuyants". Le même journal fait remarquer que "curieusement, cela nous fait rappeler les débats télévisés des chefs de partis politiques, institués après les douloureux événements du 5 octobre 1988, gavant les populations en programmes mirobolants". Et d'ajouter qu'"en vérité, la plupart des responsables de ces partis se comportent comme des "apprentis sorciers". Sous l'intitulé "pour qui sonne le glas", Liberté souligne dans son éditorial que "le temps imparti à la campagne électorale est à moitié consommé. La fin de la foire aux discours sera bientôt sifflée et les partis politiques en lice n'arrivent toujours pas à accrocher les Algériens". Liberté soutient que "(...) cette absence d'engouement populaire constatée partout dans le pays peut constituer, d'ores et déjà, un élément d'appréciation quant à l'effet des réformes politiques sur l'état d'esprit des Algériens (...)". Pour sa part, Saout Al-Ahrar, citant plusieurs raisons de la "monotonie" qui caractérise la campagne électorale, attribue "l'indifférence" des citoyens à "l'incapacité des 44 partis en lice à pouvoir stimuler les électeurs pour qu'ils s'intéressent à cette campagne". El-Fadjr rapporte, quant à lui, que la "froideur" de la campagne a amené les partis à boycotter les grandes salles de la capitale, soulignant qu'au moment où les partis politiques se "plaignaient de l'absence" de salles réservées pour tenir leurs meetings, ces mêmes partis ont été "contraints de se passer de ces espaces, de crainte de ne pas pouvoir les remplir".