Le peu d'engouement pour la campagne électorale, malgré l'importance des législatives du 10 mai, a été relevé par des quotidiens nationaux parus mercredi, alors que d'autres titres se sont contentés de publier des comptes rendus de meetings animés, la veille, par des formations politiques. Liberté a estimé dans un article, que même si les législatives drainaient un nombre important de candidats (25.800 candidats), elles suscitaient «très peu d'engouement » de la part des citoyens, préoccupés par la cherté de la vie. «Convaincre les électeurs à aller voter (est) une tâche qui est loin d'être aisée dans la mesure où ces derniers ne montrent pas, pour l'heure, le même engouement que les candidats », lit-on encore dans le même quotidien. Dans son édito, Liberté revient sur la récente visite du secrétaire général du ministère de l'Intérieur à la wilaya de Blida pour faire un commentaire sur le «désintérêt » des citoyens. «Le secrétaire général du ministère de l'intérieur en déplacement à Blida a fait une présentation des candidatures pour les législatives du 10 mai avec force chiffres. Des chiffres qui risquent de donner le tournis aux communs des Algériens déjà déboussolés par la farandole vertigineuse des prix des légumes sur le marché ». Le journal El Khabar a également évoqué le peu d'intérêt accordé par les citoyens à la campagne et souligne le «manque de pertinence » des discours des candidats aux élection dont certains ont été incapables de faire « salle comble » dans les grandes villes comme Constantine. De son côté, Le Soir d'Algérie a estimé que le meeting animé récemment par le Front des forces socialistes (FFS) dans la capital avait constitué une occasion pour ce parti politique de « s'imprégner du net désintérêt des citoyens lambda à l'égard de la chose politique en général et du scrutin législatif du 10 mai prochain plus particulièrement ». L'Expression a relevé, par ailleurs, la ressemblance flagrante qui existe entre les discours de campagne, estimant que tous les «partis politiques investissent dans les mots » pour exprimer leur soutien à l'unité nationale et la stabilité, et le refus de toute forme d'intervention étrangère. El Watan, quant à lui, souligne dans sa «Une » les inquiétudes des candidats de la zone 1 (France) exprimées samedi dernier lors d'une réunion « houleuse » qui les avait regroupé avec les représentants de l'administration consulaire. Ces candidats ont « pointé les failles, lacunes, cafouillage et revirements en matière d'organisation et de déroulement du scrutin en France et d'information des électeurs », souligne le journal. Par ailleurs, le quotidien «Le Temps » a déploré, dans un article consacré aux législatives du 10 mai, le fait que les nombreux panneaux d'affichage plantés dans les villes du pays, comme Alger et Tizi-Ouzou, restaient encore non exploités au troisième jour de la campagne électorale, lancée dimanche dernier. « Bardés de panneaux d'affichage, les quartiers d'Alger +se moquent+ de la campagne » et « Quand le citoyen revendique, le politicien affine ses slogans », lit-on dans l'article. Selon ce journal, les panneaux d'affichage ont même fait l'objet de vol dans la wilaya d'Oran ou de « confessionnal » pour certains citoyens. « Destinés pour l'affichage à l'occasion de la campagne électorale pour les élections législatives, ces centaines de panneaux qui ont du coûter une fortune au contribuable n'ont pas encore, au troisième jour de la campagne, rempli leur mission (à). Mais qui constituent dans plusieurs endroits, de véritables défouloirs pour les citoyens qui préfèrent compter leurs sous en termes de prix de la pomme de terre qu'en salaires faramineux des députés », souligne « Le Temps ». «Horizon » a apporté, pour sa part, une réponse à l'absence des affiches sur les panneaux en interrogeant certains candidats aux élections législatives. Ces derniers incombent ce phénomène, selon le journal, à la Commission nationale de surveillance des élections qui a procédé «tardivement » au tirage au sort pour l'affectation d'un numéro à chaque liste de candidature. Selon le quotidien «El Fadjr », de nombreux candidats aux élections législatives n'ont, jusqu'à maintenant, pas utilisé une stratégie «marketing » susceptible d'intéresser les électeurs. Une méthode qui emploie des affiches de « mauvaise qualité » et des discours de campagne «creux ». Le «Midi libre » a estimé que les panneaux d'affichage qui restent jusqu'à présent vides renseignent sur le «peu d'engouement des électeurs à Alger, notamment », affirmant que le début de la campagne a été « raté ». « El Massaa » a déploré le fait que certains candidats aux élections législatives exploitent dans leurs affiches l'ampleur des réalisations de l'Etat en matière d'infrastructures à des fins électorales.