La vallée du M'zab, pentapole féérique classée patrimoine mondiale par l'Unesco depuis 1982, représente l'Algérie à la semaine africaine de l'agence onusienne à Paris, dont le thème retenu cette année est le développement durable. Le stand Algérie, encadré par les associations des amis du M'zab et et Ticit n'Mzab de Beni-Isguen, est réparti en deux espaces : le premier présentant des photos de la vallée du Mzab et un diaporama sur Ia vie de ses habitants, et le second, dénommé le Bazar, exposant des produits de l'artisanat traditionnel local, dont notamment la tapisserie, des outils et autres ustensiles traditionnels utilisés dans les différents travaux quotidiens dans les ksour et palmeraies de la région (600 kms au sud d'Alger). Pour le responsable des échanges de l'association Ticit n'Mzab, Brahim Bazemlal, cette participation à la semaine culturelle africaine vise à faire connaitre les richesses patrimoniales de l'Algérie, à travers l'exemple de la vallée du M'zab."Un travail pédagogique est toujours nécessaire dans ce sens et j'avoue avoir été choqué de recevoir mardi au stand Algérie un groupe de lycéens, parmi lesquels des Algériens qui ignoraient même l'emplacement géographique de la vallée du M'zab", a-t-il confié à l'APS. Aux yeux du président de l'association des amis du M'zab (localisée à Lille), Karim Baelhadj, il s'agit, à travers cette participation, de représenter "dignement" l'Algérie qui célèbre cette année le cinquantenaire de son indépendance et de présenter des éléments témoignant du "savoir-faire" des ancêtres en matière, notamment, d'architecture traditionnelle, de collecte et de partage des eaux. La participation de la wilaya de Ghardaïa à cette semaine culturelle africaine est adaptée au choix de la thématique de l'édition 2012 tournant autour du changement climatique et le développement durable. Selon un membre de la délégation algérienne à l'Unesco, Aouicha Merad El-Robrini, le choix du M'zab pour cette semaine africaine a été dicté par le fait que cette vallée soit réputée par son architecture allant dans le sens du développement durable, un des principes prônés par l'Unesco. Dans une conférence "Le M'Zab et le développement durable", l'écrivain et anthropologue Brahim Cherifi a évoqué un commencement de la croissance urbaine dans la vallée, notamment à partir du 11e siècle, avec surtout l'afflux de populations berbères vers l'espace oasien fuyant les Hilaliens. Les effets de la croissance économique ont été plus perceptibles, selon lui, durant la seconde moitié du 20è et ont induit un changement de la morphologie urbanistique de la vallée. Présentant la nouvelle configuration de la cité mozabite, il décrit un type architectural de type concentrique qui épouse le relief du lieu en évoluant de haut en bas. Les ruelles convergent vers le marché, l'espace profane par excellence, par opposition à la mosquée, considéré comme un espace sacré qui est érigée généralement en hauteur sur un ancien site cultuel. Selon l'orateur, la cité mozabite est conçue et bâtie dans une optique défensive entourée de rempart et de tours de guet. Grâce à une architecture bioclimatique et à un urbanisme composé de ksours et de palmeraies abritant une agriculture étagère fertilisée par un système ancestral de collecte et de partage des eaux, les Mozabites ont favorisé l'émergence d'un micro climat. Construite entre 1012 et 1040, la pentapole du M'zab est composée de sa capitale, Ghardaia, et des ksours d'El Atteuf, Bou Noura, Beni Isguen et Melika. Rendez-vous annuel de l'Unesco, la Semaine africaine (21-25 mai) est organisée par le groupe africain des Etats membres de l'UNESCO sous la présidence cette année de l'Afrique du Sud. Elle vise à accroître la visibilité de l'Afrique à travers la mise en valeur de la diversité de son patrimoine culturel et artistique.