Mesures La ville du M?zab présente un caractère spécifique par l'unité de sa structure et la rigueur et la minutie de son organisation. Une délégation d?experts algériens du ministère de la Culture s?est rendue, ce week-end, au siège de l?Unesco à Paris, pour animer des journées thématiques sur la vallée du M?zab (Ghardaïa) et La Casbah (Alger) classées «sites sauvegardés». Le paysage de la vallée du M'zab, véritable musée à ciel ouvert sur près de 26 km, abritant depuis le Xe siècle une pentapole de ksour (7 cités fortifiées) «semble être resté intact», relève l'Unesco. L?organisation onusienne rappelle que «depuis le XIe siècle et jusqu'aux années 1950, le M'zab avait conservé pratiquement le même mode d'habitat et les mêmes techniques de construction, commandés tant par un contexte culturel spécifique que par la nécessité d'une adaptation au milieu». On entend par «sites sauvegardés» une notion plus globale et plus intégrée que le simple concept de «site historique» dans la mesure où l?on tient désormais compte du contexte culturel et environnemental spécifique dans lequel se situe tel ou tel patrimoine. Et à titre d?exemple, la vallée du M?zab, qui figure parmi le gotha du patrimoine mondial depuis 1985, n?est plus seulement classée site historique, mais site sauvegardé puisque, en plus de la pentapole des ksour (El-Ateuf, Beni Izguen, Bounoura, Melika et Ghardaïa), «les cinq ksour de la vallée et leur site antérieur, forment un ensemble homogène qui est la marque dans le désert, d'une civilisation sédentaire et urbaine et l'expression d'une culture originale qui sera, par son isolement, préservée à travers les siècles». Les plans de gestion du patrimoine ciblent également la palmeraie et les divers produits locaux d?art traditionnel et de culture. La ville de Ghardaïa présente un caractère spécifique par l'unité de sa structure et par la rigueur et la minutie de son organisation et se distingue par une architecture unique ; il s'agit d'une «architecture sans architectes qui, par sa parfaite adaptation au milieu et par sa simplicité et la pureté de ses formes, garde une valeur d'exemple et d'enseignement pour l'architecture d'aujourd'hui». Par ailleurs, «dans l'un des plus beaux sites maritimes de la Méditerranée, un comptoir carthaginois fut installé dès le IVe siècle avant J.-C., La Casbah d'Alger constitue un type unique de Médina, ou ville islamique», fait valoir l'Unesco. «Lieu de mémoire autant que d'histoire, elle comprend des vestiges de la citadelle, des mosquées anciennes, des palais ottomans, ainsi qu'une structure urbaine traditionnelle associée à un grand sens de la communauté», note l'organisation onusienne. Elle insiste sur le fait qu'il s'agit d'un «extraordinaire exemple de ville historique maghrébine, avec les particularités propres au site naturel et à l'histoire de la ville». Il est à rappeler que l?Algérie a ratifié, en juin 1974, la Convention du patrimoine mondial de l'Unesco, adoptée en 1972. Parmi la liste actuelle des sites jugés d'une «valeur universelle exceptionnelle», l'Unesco a classé, entre 1980 et 1992, 7 sites algériens : La Kalaâ des Beni Hammad, le Tassili N'ajjer, la vallée de Djemila, Tipaza, Timgad et La Casbah d'Alger.