La Ligue française des droits de l'homme (LDH) a déploré vendredi le maintien des naturalisations, de l'immigration et de l'asile sous la coupe du ministère de l'Intérieur, y voyant un entérinement du statu quo. "L'attribution, au ministère de l'Intérieur, de l'essentiel des pouvoirs en matière d'immigration, d'asile et de naturalisation s'inscrit dans la droite ligne de la politique antérieure", s'est insurgée la LDH, déplorant "profondément" que le gouvernement aborde lui aussi la question de l'immigration sous un angle "purement policier", y compris lorsqu'il confie "l'intégration" des étrangers au ministère de l'Intérieur. La LDH signale également que les naturalisations qui étaient, avant la présidence de M. Nicolas Sarkozy, de la compétence du ministère de la Justice, restent aussi sous la tutelle du ministère de l'Intérieur, à "l'inverse de ce que toutes les associations et tous les spécialistes souhaitaient". "On verra donc se perpétuer l'arbitraire qu'entraîne l'éclatement des dossiers de naturalisation par préfectures ainsi que des motivations qui relèvent parfois d'une xénophobie avérée", a-t-elle regretté. Pour l'Organisation, la gestion de l'asile par le même ministère atteste que c'est la "même logique policière" qui sera en £uvre, alors qu'aujourd'hui tout le monde s'accorde, selon elle, à dénoncer les conditions d'accueil des demandeurs d'asile, et les conditions dans lesquelles leur statut est déterminé. La LDH constate qu'en reproduisant les schémas antérieurs, le gouvernement semble ainsi s'interdire de les remettre en cause, au risque de reproduire les mêmes errements. "Ce n'est pas de cette manière que l'on apaisera les tensions artificiellement créées sur ce sujet, et que l'on construira une autre politique, plus efficace, mais aussi plus respectueuse des droits de chacun", a-t-elle critiqué. La France a été encore une fois épinglée par Amnesty International sur sa politique vis-à-vis des migrants, des demandeurs d'asile et des Roms, à l'occasion de la publication de son rapport annuel 2012. Amnesty international France a exprimé le voeu que le président François Hollande tienne ses engagements sur ces sujets. "Aujourd'hui, nous attendons que François Hollande tienne ses engagements", avait déclaré la présidente d'AIF, Geneviève Garrigos, lors d'une conférence de presse, jeudi, affirmant qu'elle était "plutôt optimiste" et qui si les "blocages" continuent, elle les dénoncerait.