Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a affirmé jeudi à Istanbul la nécessité de renforcer les capacités des pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Lors de son intervention devant les participants aux travaux du Forum global de lutte contre le terrorisme, dont les travaux se sont ouverts jeudi à Istanbul, M. Messahel a appelé le groupe de travail du Forum sur le Sahel à "dégager des créneaux concrets pour renforcer les capacités des pays de la région dans la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé". "Nous savons que les pays du Sahel peuvent compter sur une coopération et un partenariat constructifs avec la communauté internationale", a-t-il dit. "Nous avons très nettement perçu cette volonté d'accompagner les pays de la région lors de la conférence d'Alger de septembre 2011 sur le partenariat, la sécurité et le développement au Sahel, qui a jeté les bases du partenariat et l'a défini tout en le structurant dans l'architecture des Nations unies de lutte contre le terrorisme, le crime transnational et la pauvreté", a soutenu le ministre délégué. M. Messahel a relevé que dans le sillage de cette conférence, les pays du champ "ont eu collectivement des pourparlers très constructifs et très utiles avec certains de nos partenaires", notamment les Etats-Unis d'Amérique, à Washington (novembre 2011) et l'Union européenne à Bruxelles (décembre 2011). Abordant le rôle du groupe de travail sur le Sahel, co-présidé par l'Algérie et le Canada, le ministre délégué a estimé que sa création "a montré toute sa pertinence au regard, notamment, de l'actualité et des événements qui ont cours dans cette région, singulièrement la situation au Mali marquée par l'instabilité politique, le recul d'acquis démocratiques, les menaces à l'intégrité territoriale du pays, la perte de contrôle de l'Etat d'une partie de son territoire avec les conséquences prévisibles sur l'accroissement des activités des groupes terroristes et du crime transnational organisé". Dans ce contexte, il a rappelé les efforts "considérables" consentis par l'Algérie pour "mobiliser les Etats de la région autour d'une volonté politique partagée et de mécanismes de coopération politique, sécuritaire et de développement pour combattre le terrorisme, le crime transnational et la pauvreté". "Ces efforts collectifs, structurés autour d'une stratégie régionale commune, a-t-il poursuivi, ont commencé à donner des résultats très encourageants, contrariés malheureusement par les événements qui ont eu lieu au Mali". Revenant sur l'objectif primordial de stabilisation de la situation au Mali, le ministre délégué a rappelé la position de l'Algérie fondée sur six urgences et priorités qui vont du "nécessaire parachèvement du processus de retour à l'ordre constitutionnel, avec la consolidation d'institutions fortes, consensuelles et légitimes l'exercice par l'Etat malien de ses prérogatives sur tout son territoire, à la prise en charge du volet humanitaire en passant par la préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté du Mali, la promotion d'une solution politique grâce à un dialogue entre le gouvernement et les rebelles du Nord qui prenne en charge les revendications légitimes de ces populations, et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé". Dans le cadre des efforts visant à tarir les sources de financement du terrorisme, M. Messahel a souligné la satisfaction de l'Algérie d'avoir co-organisé à Alger, les 18 et 19 avril 2012, avec les Etats-Unis d'Amérique une réunion consacrée à la problématique du paiement de rançons aux groupes terroristes contre la libération d'otages. Les travaux du Forum global de lutte contre le terrorisme sont co-présidés par Hillary Clinton, secrétaire d'Etat des Etats-Unis d'Amérique et par Ahmet Davutoglu, ministre des Affaires étrangères de Turquie.