Les initiatives des pays étrangers en direction du Sahel doivent venir en “complément et non en substitution” à la démarche des pays du champ (Algérie, Mauritanie, Mali et le Niger), a indiqué le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, hier à Nouakchott. “Toutes les initiatives en direction du Sahel doivent venir en complément et non en substitution à notre démarche régionale, et il n'existe pas d'alternative viable et efficace à notre action”, a souligné M. Messahel, qui intervenait à l'ouverture de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays du champ. Il a justifié cette position de l'Algérie par sa conviction que “la multiplication des initiatives et des idées, aussi louables soient-elles dans leur intention, ne fait que créer des duplications inutiles et contre-productives”. Appuyant ses propos, M. Messahel a affirmé que l'engagement des quatre pays du champ à assumer leurs responsabilités nationales et régionales “est avéré” et leur action collective “se développe et tend vers une plus grande efficacité”. M. Messahel a souligné que le cadre régional mis en place “patiemment et méthodiquement” est “concentré sur notre format à quatre avec les ouvertures nécessaires sur d'autres pays de la région et laisse un espace au partenariat et à la coopération” qui peuvent être insérés utilement. à cet égard, il a rappelé que la perception du partenariat en tant que complément à la stratégie régionale des pays du champ s'articule autour de deux paliers, à savoir la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé et le développement économique. Il a aussi rappelé que cette perception a été partagée par les partenaires des pays du champ lors de la conférence d'Alger de septembre 2011. Par ailleurs, M. Messahel a abordé la question du payement des rançons contre la libération d'otages, soulignant que la rançon reste “une source de financement essentielle pour les groupes terroristes”. “Notre engagement pour la prohibition de cette pratique ainsi que de toute autre concession, comme la libération des terroristes condamnés ou poursuivis par la justice, doit être sans faille”, a-t-il insisté. Revenant sur la situation au nord du Mali, M. Messahel a soutenu que “toutes les revendications, aussi légitimes soient-elles, ne doivent pas s'exprimer par la violence et les armes, et doivent s'inscrire dans la préservation de l'unité et l'intégrité territoriale de ce pays frère”. Il est à noter que des affrontements entre des rebelles touaregs du nord du Mali et l'armée de ce pays ont fait une cinquantaine de morts dernièrement. M. Messahel a encore relevé que les Touaregs du Mali constituaient “une composante à part entière de la nation malienne et ne peuvent être assimilés à une menace. Les seules menaces, a-t-il dit, étant le terrorisme, le crime transnational organisé et la pauvreté”. Quant à la “circulation” des armes dans la sous-région et le “retour massif des migrants et d'hommes armés vers leur pays d'origine”, M. Messahel a estimé que leur conjugaison à une situation économique dégradée ne fait que “compliquer” la situation dans la région. Il a appelé les partenaires du champ à relever ce “défi” et à trouver la réponse “idoine” à ces facteurs.