Des chercheurs en archéologie et des responsables d'activités muséales venus d'Alger, de Sétif, d'Oum El Bouaghi et de Constantine ont insisté, dimanche lors d'une rencontre à Constantine, sur l'impératif de mettre davantage en lumière les richesses archéologiques de l'Est algérien. Keltoum Kitouni-Daho, Directrice du musée Cirta, a souligné au cours des travaux d'une rencontre consacrée aux vestiges archéologiques enfouis dans la partie orientale du pays, "l'importance de lever le voile sur ces richesses, vestiges des civilisations qui se sont succédé en Algérie et qui y ont laissé des traces indélébiles". Elle a rappelé, dans ce contexte, "la valeur inestimable que représente ce trésor plusieurs fois séculaire dont près des trois quarts restent encore malheureusement enfouis sous terre ou submergés par les eaux, faute de moyens et parfois à cause de l'inconscience de certains hommes qui voient en l'archéologie que fossiles, cimetière d'un passé éteint ou simple territoire d'un monde de silence, de l'oubli, de désolation et de non vie". L'intervenante a également fait part de la nécessité de concevoir "une nouvelle approche de lecture de fouilles, à la lumière des méthodes modernes offertes par les technologies d'aujourd'hui". Les interprétations des ruines découvertes durant la période coloniale étaient souvent "orientées" et "conjoncturelles" puisque mises au service d'une "politique expansionniste et d'une cause coloniale qui n'était pas la nôtre, d'où la nécessité pour les chercheurs et les archéologues algériens d'apporter les correctifs qui s'imposent", se sont accordés à affirmer les participants au cours d'un débat engagé en présence d'un public peu nombreux, malgré l'importance du thème. Les conférenciers représentant le Centre national de recherches en archéologie (CNRA) d'Alger, de l'annexe du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) d'Ain M'lila (Oum El Bouaghi), des Instituts d'archéologie des universités de Constantine et d'Alger ainsi que les musées de Constantine et de Sétif, ont mis en exergue certains points en relation avec le thème proposé aux débats. Les échantillons de fouilles programmées et de sauvegarde, la carte archéologique digitale de l'Est Algérien et la localisation des sites archéologiques programmés et non programmés, la maintenance archéologique, les différentes études archéologiques et urbaines, les dessins tridimensionnels et les découvertes inopinées ont constitué les grands axes de cette rencontre de deux jours, organisée par le musée national Cirta.