Du 15 juillet au 7 août prochain, une fouille "de sauvetage" sera entreprise à Constantine. Celle-ci se fera à la suite de découvertes fortuites sur de nouveaux sites archéologiques, a annoncé la chargée de recherche du Centre national des recherches archéologiques, dans la ville des Ponts. Selon Latifa Larbes, cette fouille d'urgence donnera lieu à l'engagement d'un sondage pour établir le potentiel archéologique des 3 sites nouvellement découverts dans la ville de Constantine et sa périphérie. Il s'agit, a-t-elle indiqué, de la cité des frères Menai (dite "383 logements") sise à El Khroub où des fragments de mosaïques d'antiquité ont été découverts fortuitement lors du lancement de travaux d'aménagement de voirie et l'installation d'un réseau de canalisation des eaux usées. Le second site se trouve dans la zone industrielle de la nouvelle ville Ali Mendjeli, où le creusement des fondations d'une nouvelle usine de boissons gazeuses, a révélé la présence d'une sépulture construite avec des tuiles qui supposent l'existence d'une nécropole. Quant au troisième site, il se trouve sur l'esplanade Si El Houès, une placette adjacente au palais Ahmed Bey, nouvellement restauré, laissant à penser qu'il y existe des vestiges de l'époque islamique. Selon cette responsable qui s'est déplacée à Constantine à la tête d'une délégation multidisciplinaire d'archéologues du CNRA, l'entame de cette opération de sauvetage a été programmée "à la suite d'un constat préliminaire établi entre le 9 et le 12 juin derniers, par une commission d'expertise formée d'archéologues du musée national Cirta et d'une équipe de chercheurs du CNRA, de concert avec la direction de la culture de la wilaya de Constantine, sous l'égide du ministère de tutelle". Exposant l'importance de la stratigraphie (contexte archéologique) pour restituer la chronologie, l'origine, la nature d'un objet archéologique et déterminer l'étendue du site, Djamel Foughali, directeur local de la culture, a souligné la nécessité de recourir à l'avis d'experts en la matière pour délimiter les zones à caractère archéologique en vue de préserver le patrimoine historique qu'elles renferment des actes de pillage et de dégradation. "La mosaïque, notamment, étant une valeur sûre dans l'établissement d'une documentation archéologique et ethnographique, souligne l'extension d'une occupation urbaine, le noyau rocheux n'étant que le centre politico-urbain de l'antique Cirta", a-t-il noté. La commune d'Ibn Ziad (Ouest de Constantine) recèle également, ont-ils constaté lors de cette même mission, des exploitations agricoles et regorge de fragments de mosaïque déterrés par les effets de la pluie, en particulier dans la région de Rofache et d'Oudjel.