Le dialogue politique est l'option à privilégier pour mettre fin à la crise au Mali, a indiqué mercredi à Alger le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la coopération régionale, Jibril Bassolé, en visite en Algérie dans le cadre de la médiation entreprise par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur le dossier malien. "J'ai été envoyé en Algérie au nom de la médiation de la CEDEAO pour travailler avec les autorités algériennes sur les meilleures voies pour aider le Mali à sortir de sa crise et nous sommes tombés d'accord pour privilégier le dialogue politique", a déclaré M. Bassolé à l'issue d'une séance de travail avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Il a cependant ajouté que l'"option militaire n'est pas exclue pour mettre fin à la crise malienne", précisant que cette option "doit absolument s'adapter à l'évolution du processus politique". M. Bassolé a souligné que la concertation "permanente" avec l'Algérie est "absolument nécessaire" pour le règlement de la crise malienne. "L'Algérie est un pays voisin du Mali et sa vision des choses peut nous apporter beaucoup", a-t-il dit. "Si nous gardons ce cadre de concertation avec le bon esprit de collaboration et de fraternité, nous trouverons une solution pour le Mali tout en préservant son unité et son intégrité territoriale", a-t-il affirmé. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a indiqué, pour sa part, que cette rencontre entre dans le cadre de la concertation permanente entre l'Algérie et le Burkina Faso sur la situation au Mali. Il a mis en exergue la convergence d'opinions entre l'Algérie et le Burkina Faso sur "l'urgence de travailler ensemble pour un retour rapide de la stabilité au Mali". Les deux parties travaillent pour une solution qui puisse, "par la voie du dialogue et la négociation", permettre aux Maliens de "gérer l'avenir de leur pays dans le cadre de leur intégrité territoriale", a souligné M. Messahel. "Nous agirons à la demande des Maliens comme nous l'avons toujours fait", a-t-il encore précisé, ajoutant que l'Algérie "va accompagner les efforts du gouvernement malien pour l'encourager tout en recherchant le meilleur dialogue avec les acteurs du nord du Mali". A ce propos, il a réaffirmé : "Nous faisons toujours la distinction entre les populations du nord du Mali et le terrorisme et le crime organisé. Sur ces questions-là, il n'y a pas d'équivoque". A la veille du sommet de l'Union africaine (UA), M. Messahel a assuré que la question du Mali serait au centre de la discussion de ce sommet, tout en se disant convaincu que l'UA peut apporter sa "contribution" pour trouver une solution a la crise qui secoue ce pays.