L'indépendance des pays africains restera "amoindrie" tant que le peuple sahraoui n'aura pas accédé à la sienne, a affirmé dimanche à Alger le ministre sahraoui chargé des Territoires occupés et des communautés, M. Mohamed El Ouali Akik. "Tant que l'indépendance du Sahara occidental n'est pas acquise, l'indépendance des pays africains restera amoindrie, en raison des souffrances au quotidien du peuple sahraoui ", a déclaré M. Akik qui intervenait à l'occasion d'une rencontre organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), en présence notamment d'une délégation sahraouie venue des territoires occupés. Le peuple sahraoui subit au quotidien "toutes les humiliations des autorités marocaines", "en violation" de tous les textes internationaux relatifs aux droits de l'homme, a dénoncé M. Akik, qui se désole du rôle "formel" des Nations unies. "Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique et l'Afrique n'acceptera jamais la persistance de cette situation", a-t-il ajouté. "L'Algérie a montré l'exemple dans le processus d'émancipation des peuples africains en chassant, après une vaillante résistance, l'une des armées (française) les plus puissantes de l'époque", a-t-il dit, saluant le rôle et "le soutien indéfectible" de l'Algérie à la cause sahraouie. M. Akik a affirmé que le peuple sahraoui "luttera jusqu'à la dernière goûte de sang" , pour mettre fin à l'occupation de sa terre, appelant à la solidarité des peuples africains, en particulier, pour décoloniser le Sahara occidental. Pour sa part, l'ambassadeur de la République arabe sahraoui démocratique (RASD) à Alger, M. Brahim Ghali, qui condamne "toutes les injustices" subi par le peuple sahraoui, a réaffirmé son droit "inaliénable" à l'autodétermination, en vertu de la légalité internationale. "Nous sommes plus que déterminés à accéder à notre indépendance. La détermination du peuple algérien durant sa lutte pour son indépendance nous sert à chaque fois de modèle et d'exemple", a-t-il assuré. De son côté, le président du CNASPS, M. Mahez Lamari, a souligné le soutien constant et de principe du peuple algérien au peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et l'indépendance. "L'Algérie a toujours été une terre d'accueil pour tous les peuples qui luttent pour leur indépendance. Nous lançons un appel au Conseil de sécurité (de l'ONU) pour qu'il prenne ses responsabilités, d'autant plus que le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination a été consacré", a-t-il relevé. Des étudiants africains représentant plus de 36 nationalités ont assisté à cette rencontre pour réaffirmer le soutien de l'Afrique au peuple sahraoui dans sa lutte légitime pour ses droits. Bigizimana Dew, étudiant en médecine, d'origine rwandaise, a mis l'accent sur la nécessaire solidarité avec le peuple sahraoui "opprimé" et dont les droits sont "foulés au pied" par l'occupant marocain. "L'Afrique ne sera totalement et entièrement indépendante qu'une fois le peuple sahraoui libre", a-t-il insisté. Ali Salem Tamek, ancien détenu et vice-président du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme, a décrit les conditions épouvantables des Sahraouis dans les territoires occupés. "Nous subissons l'oppression et l'injustice. Mais nous sommes convaincus que nous triompherons de notre bourreau, c'est une question de temps", a-t-il promis.