Le nouveau président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a déclaré lundi, au premier jour de sa prise de fonctions à la tête de cette institution, qu'il souhaitait que l'Afrique soit le prochain ensemble des marchés émergents. "Nous pouvons aider à créer le prochain ensemble de marchés émergents, en particulier en Afrique, qui conduira la demande mondiale et la croissance", a souligné M. Kim qui remplace, désormais, Robert Zoellick, dont le mandat était arrivé à échéance le 30 juin dernier. Selon le patron de la BM, qui est américain d'origine sud-coréenne, l'institution financière mondiale qu'il dirige "peut accélérer la croissance inclusive et le progrès social dans des endroits où le développement n'a pas encore pris racine". Il a souligné, par ailleurs, que l'économie mondiale restait "très vulnérable" et que la BM, en tant qu'institution de développement mondiale, "a un impératif économique et moral de faire face aux risques qui entravent la croissance mondiale". Soutenant qu'"une économie mondiale forte profite à tous les pays, et qu'une faible économie mondiale rend tous les pays vulnérables", M. Kim a appelé les pays européens à "prendre, en urgence, toutes les mesures nécessaires pour rétablir la stabilité parce que leurs actions auront un impact sur la croissance dans toutes les régions du monde". Citant ses priorités en tant que président de cette institution de Bretton Woods, il a fait savoir que dans l'immédiat, il s'agira d'intensifier les efforts de la BM pour "aider les pays en développement de maintenir les progrès contre la pauvreté par ces temps d'instabilité". A ce propos, il a avancé qu'il allait travailler avec les pays-clients ainsi que les partenaires de la BM afin de s'assurer de la mise en place d'un "pare-feu économique" qui protège les populations dans les pays en développement contre les chocs externes. Par ailleurs, il a particulièrement insisté sur la nécessité pour les pays de promouvoir la transparence dans les finances publiques et de renforcer la gouvernance. C'est un domaine, a-t-il poursuivi, qui devient de plus en plus important dans le cadre des engagements de la BM, car cela entraîne, selon lui, la confiance et la prise de décision parmi les investisseurs, les entreprises et les ménages. Né à Séoul (Corée du sud) en 1959, M. Yong Kim, dont la candidature avait été présentée par le président Barack Obama, est le deuxième président américain de la BM né à l'étranger après James Wolfensohn, Américain d'origine australienne, qui avait dirigé l'institution de 1995 à 2005. Médecin et anthropologue de formation et ex-président de l'université américaine de Dartmouth, le 12eme président de cette institution financière internationale est un ancien expert du sida à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et s'est consacré à la lutte contre les maladies dans les pays pauvres. La BM est la principale institution mondiale chargée de fournir une aide au développement des pays les plus pauvres.