L'Algérie qui célèbre cette année le 50e anniversaire de son indépendance, s'est dotée, dès 2009, d'une stratégie nationale e-Algérie 2014, préconisant un plan d'action cohérent et vigoureux, en vue de renforcer les performances de l'économie nationale, des entreprises et de l'administration. Ce dispositif basé sur la maîtrise de la technologique est à même de placer le pays au diapason des mutations profondes et rapides que connaît le monde en matière des technologies de l'information et de la communication (TIC). La stratégie e-Algérie, qui s'inscrit dans une vision d'émergence de la société algérienne du savoir et de la connaissance, vise aussi à améliorer les capacités d'éducation, de recherche et d'innovation, à faire émerger des grappes industrielles TIC, à accroître l'attractivité du pays et à améliorer la vie des citoyens en encourageant la diffusion et l'utilisation des TIC. La mise en oeuvre de cette stratégie a été motivée par le fait que l'Algérie accusait un certain retard et se classait parmi les pays à score moyen en la matière, a-t-on expliqué. Aussi, il était donc indéniable que l'intégration du développement de l'Algérie dans un contexte de mondialisation s'avérait nécessaire afin d'éviter une fracture irrémédiable avec les économies mondiales. C'est dans cette perspective que l'Algérie s'est engagée à développer ce plan multisectoriel en définissant les objectifs à atteindre et les actions à mettre en oeuvre en cinq ans. Ce plan est ainsi articulé autour de treize axes majeurs. Pour chacun des axes majeurs, un état des lieux a été élaboré suivi d'une définition d'objectifs majeurs et spécifiques à atteindre en cinq années ainsi qu'une liste d'actions pour leur mise en oeuvre. Il s'agit d'accélérer l'usage des TIC dans l'administration publique en repensant son mode de fonctionnement et d'organisation et servir le citoyen de manière plus appropriée, notamment à travers la mise en ligne de ses différents services. L'autre axe majeur du plan consiste en l'intégration des TIC dans le secteur économique, le soutien à l'appropriation des TIC par les entreprises, le développement des applications pour l'amélioration des performances des entreprises et de l'offre de services en ligne. Le plan prévoit également de développer des mécanismes et des mesures incitatives permettant l'accès des ménages et des très petites entreprises aux équipements et aux réseaux des TIC. Il s'agit notamment de promouvoir la formation en la matière, augmenter considérablement le nombre d'espaces publics communautaire (cybercafés, bornes multimédias, Technoparcs, maisons de la science, etc) et élargir le service universel à l'accès à Internet. E-Algérie ambitionne aussi d'impulser le développement de l'économie fondée sur le savoir qui consiste en la création des conditions de valorisation des compétences scientifiques et techniques nationales en matière de production de logiciels, de services et d'équipement, la mise en place des mesures incitatives à la production du contenu, et l'orientation de l'activité économique dans les TIC vers un objectif d'exportation. Le renforcement de l'infrastructure de télécommunication à haut et très haut débit, le renforcement de la recherche développement et de l'innovation, la mise à niveau du cadre juridique (législatif et réglementaire) national en la matière et l'élaboration et la mise en oeuvre d'un Plan de communication sur la société de l'information en Algérie figurent parmi les principaux axes du programme e-Algérie. La stratégie e-Algérie consiste, d'autre part, en l'appropriation des technologies et du savoir faire à travers une participation active au dialogue et aux initiatives internationales et des partenariats stratégiques, la définition d'un système d'indicateurs de suivi et d'évaluation permettant de mesurer l'impact des TIC sur le développement économique et social et d'évaluer périodiquement la mise en oeuvre du plan stratégique. La mise en oeuvre de la stratégie pour le développement de la société de l'information nécessite, par ailleurs, un soutien institutionnel important et qui tient compte de l'aspect multidimensionnel des TIC, et requiert des ressources financières importantes qui doivent provenir de diverses sources. Selon le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, initiateur de la stratégie e-Algérie, les documents présentés dans les états des lieux et les plans d'action ont été élaborés en concertation avec les institutions et administrations ainsi qu'avec les opérateurs publics et privés agissant dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. La communauté scientifique et universitaire a été également mise à contribution pour enrichir les réflexions et éclairer la vision des différents acteurs partie prenante de la mise en oeuvre du plan multisectoriel de développement des TIC.