Les ministres maghrébins des Affaires étrangères ont été unanimes, lundi à Alger à l'ouverture des travaux de leur réunion, à souligner la nécessité d'une approche commune face aux défis sécuritaires qui se posent à la région. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci a jugé nécessaire de définir un concept commun des menaces qui représentent un danger et d'œuvrer à "adopter une approche complémentaire et cohérente de la coopération maghrébine axée sur des bases solides et efficaces". Cette réunion "importante et première du genre traduit notre profonde et sincère volonté d'examiner et de traiter les différents défis auxquels notre espace maghrébin fait face", a-t-il poursuivi. De son côté, le ministre libyen des AE, Achour Ben Khayyal a affirmé que la sécurité et la stabilité dans la région du Maghreb "passent par la mise en place d'une méthodologie à même de renforcer la coopération sécuritaire en vue de combattre l'extrémisme, les groupes armés, la criminalité, le trafic d'armes, la traite des hommes, le blanchiment d'argent et l'immigration clandestine". Les derniers développements sur les plans sécuritaire, politique et socio-économique que connaît la région "en appellent à davantage d'actions de notre part pour définir une stratégie urgente de lutte contre ces phénomènes", a-t-il ajouté. Le ministre marocain des AE Saad Eddine Al-Othmani a affirmé, pour sa part, que la région du Maghreb arabe "fait face à d'importants défis" précisant que la réunion d'Alger "offre l'opportunité de définir une approche commune de consolidation de la coopération et de la coordination face à ces défis". Pour le ministre marocain, le traitement des questions sécuritaires et de développement dans la région nécessite une coopération aux niveaux bilatéral, maghrébin et régional. Concernant la situation au Mali, M. El Othmani a réitéré le souci des pays maghrébins de préserver la stabilité et l'unité de ce pays en intensifiant les efforts visant à définir les bases d'"une coopération sécuritaire sérieuse" entre les pays de la région. De son côté, le ministre tunisien des AE Rafiq Abesselem a mis l'accent sur les défis qui menacent la région maghrébine, "notamment la présence de groupes terroristes, la croissance du crime organisé et l'immigration clandestine", estimant que "ces menaces représentent des dangers qui exigent de nous coordination et coopération". Après avoir relevé "la situation dangereuse" qui marque la région du Sahel, le ministre tunisien a déploré la situation qui prévaut au nord du Mali, estimant que c'est là "une tentative d'afghaniser la région". Pour sa part, le ministre mauritanien des AE Hamadi Ould Hamadi a souligné que "la situation au Sahel menace la région du Maghreb arabe toute entière" appelant à concevoir une approche maghrébine unifiée qui devrait constituer un cadre juridique pour l'établissement d'une coopération sécuritaire efficiente en vue d'assurer la stabilité de la région". Le secrétaire général de l'UMA, Lahbib Ben Yahia a mis l'accent, quant à lui, sur la nécessité d'adopter "une position" reflétant la détermination des pays de l'UMA à intensifier leur coopération dans le règlement des crises sécuritaires dans la région. Il a révélé notamment que "60 tonnes de cocaïne par an transitent illégalement à travers la région, ce qui exige de nous de faire de la coopération sécuritaire la priorité des pays maghrébins". Les travaux de la réunion se poursuivent à huis clos et devraient prendre fin lundi soir par une conférence de presse.