Les travaux du 9ème congrès du mouvement tunisien Ennahdha débuteront, jeudi à Tunis, et seront consacrés à la "définition" des stratégies politiques et socioéconomiques pour les deux années à venir et au "règlement des différends" survenus au sein du mouvement outre la formation de nouvelles alliances politiques avec d'autres partis. Créé dans la clandestinité en 1981 et reconnu officiellement en 2011, le mouvement tiendra son congrès en présence de plus de 200 invités tunisiens, arabes et étrangers dont le Chef du bureau politique du Mouvement palestinien "Hamas", M. Khaled Mechaal, le président du Conseil national libyen de transition, M. Mustapha Abdeldjalil et le président du parti "El Oumma", le soudanais Sadek El Mehdi. Les travaux verront l'élection du président et des membres du nouveau bureau exécutif. Dans ce contexte, les responsables du mouvement ont exprimé leur volonté que Rached Al Ghannouchi poursuive ses missions à la tête du mouvement. Les congressistes se pencheront sur la "définition" des stratégies politiques et socioéconomiques à adopter pour les deux années à venir et tenteront de régler les différends survenus entre le courant "extrémiste" et le courant "modéré" au sein du mouvement et de consacrer les alliances politiques notamment avec ses deux alliés au pouvoir, à savoir les partis "le congrès" et "Ettakattoul". Compte tenu des différends qui opposent le mouvement Ennahdha au parti "le Congrès" dirigé par Moncef Marzouki autours de plusieurs questions dont l'interférence des prérogatives constitutionnelles entre le président de la République et le Chef du gouvernement, M. Hamadi Jebali, les participants tenteront de "fixer" les bases d'une l'alliance stratégique. Les observateurs attendent de ce parti islamiste, dirigé par cheikh Rached Ghannouchi, une position précise à l'égard des salafistes et de ses liens avec eux. Le Mouvement Ennahdha avait fait savoir qu'il ne chercherait pas à imposer la charia comme principale source de législation, ce qui n'avait pas plu aux salafistes. La question salafiste est "complexe et son règlement ne passe pas par des solutions sécuritaires et des décisions hâtives" mais plutôt par "la mise en place d'une stratégie inclusive" reposant sur le dialogue, avait souligné le gouvernement provisoire tunisien, dirigé par le Mouvement Ennahdha. Pour les spécialistes des affaires tunisiennes, l'opinion publique tunisienne pèse désormais de tout son poids sur le gouvernement provisoire pour qu'il "précise" sa position à l'égard des salafistes et entreprenne des démarches "audacieuses" afin de protéger les personnes, les infrastructures et les entreprises publiques et privées et de défendre les droits individuels et collectifs et la liberté d'opinion, d'expression et de culte. Au plan extérieur, le gouvernement provisoire, qui s'est engagé à respecter les valeurs démocratiques, à renforcer les principes civils de l'Etat et à rejeter le terrorisme sous toutes ses formes, doit "convaincre" l'opinion publique occidentale, notamment européenne, et clarifier ses liens avec les groupes salafistes pour favoriser le retour des investissement étrangers dans un climat social stable et imprimer une nouvelle dynamique économique en Tunisie.