Le spectacle "Abtal El Qadar", du chorégraphe libanais Abdelhalim Caracalla, présenté au Centre des conventions d'Oran "Mohamed Benahmed", a émerveillé le public qui a découvert une œuvre "très colorée et de très haute facture". Le spectacle qui a rassemblé 500 jeunes artistes, a ravivé une mémoire, la nôtre, et a réussi lundi soir le show à travers une chorégraphie éblouissante mettant en scène la danse, le chant, la musique, les lumières, le tout enrobé dans une mise en scène vive, tonique, bien réglée, qui colle à l'action et servie par de jeunes danseurs au talent avéré. Ce spectacle a été une occasion pour le public oranais de découvrir des artistes débutants, venus de différentes régions du pays pour chanter l'Algérie libre et indépendante et un demi-siècle de progrès, de développement et de réalisations socioéconomiques indéniables. Des jeunes ont réussi ce show à travers une fusion entre le Hip hop, le break dance, accompagnés d'une trentaine entre chanteurs et solistes de la chorale "Elhan oua chabab", une quarantaine de comédiens et six troupes folkloriques. Le public a été enthousiasmé de voir se produire des chanteurs connus comme Mohamed Lamine, Massi et autres voix magnifiques, comme celles de la tlemcénienne Houria Hadjadj, la mostaganémoise Lamia Batouch et le sétifien Imad Benkrouk, ainsi que de jeunes danseurs professionnels des genres alaoui, naïli, kabyle, chaoui, targui sur cette scène qui retrace l'histoire de l'Algérie contemporaine depuis le déclenchement de la Révolution à ce jour. Le spectacle commence dans l'amphithéâtre d'une université où des étudiants viennent suivre un cours sur le 5 juillet, le jour de l'indépendance nationale. L'enseignant, dont le rôle est campé par Belkacem Zitout, évoquera tout le processus qui a conduit à ce jour glorieux, celui du recouvrement de l'indépendance et de la souveraineté nationales, et au processus d'édification du pays. C'est toute la période allant du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954 à l'Algérie d'aujourd'hui qui est passé en revue, à travers des tableaux chorégraphiques et lyriques riches en mouvements, en couleurs et en verbes, le tout soutenu par des projections, en arrière-plan et sur trois écrans géants, de documents vidéos et sonores des périodes charnières de cette période de l'histoire contemporaine du pays. Le déclenchement de la guerre de libération, la résistance populaire, les manifestations populaires du 11décembre 1960, les derniers soubresauts de la France coloniale avant l'indépendance avec la politique de la terre brûlée de l'OAS, le premier jour de l'Algérie indépendante ont été autant de tableaux qui ont marqué la première partie du spectacle. Puis Abdelhalim Caracalla abordera la période de l'édification de l'Algérie indépendante, les grandes réalisations, les grandes batailles menées pour redonner à l'Algérien sa dignité, son droit à travailler sa terre, son droit à la santé, à l'enseignement, au travail, le tout appuyé par des documents d'archives représentant les différents chefs d'Etats algériens allant du défunt Ahmed Ben Bella au président Abdelaziz Bouteflika. Le spectacle "Abtal El Qadar" est également une prouesse technique, à travers les tableaux présentés et un ballet artistique qui a brillé par son originalité et permis au chorégraphe Abdelhalim Caracalla d'imposer son empreinte à travers les décors et costumes. L'artiste a également relevé un véritable challenge pour assurer ce spectacle comme l'a laissé entendre Nabila Mohammedi, chargée du suivi artistique à l'Office national de la culture et de l'information (ONCI). "Le mérite revient au metteur en scène libanais Abdelhalim Caracalla pour avoir monté ce spectacle à la gloire de l'Algérie qui dispose d'un patrimoine culturel riche et varié, mais aussi pour avoir réuni en apothéose tout ce beau monde d'artistes, dans des décors attrayants, étrennant élégamment leurs beaux costumes", a-t-elle indiqué. Ce spectacle se poursuivra jusqu'à mercredi au Centre des conventions d'Oran, qui s'est avéré un cadre idéal aussi bien pour abriter des rencontres internationales, des manifestations et foires économiques, mais des évènements artistiques et culturels d'envergure.