Le lancement officiel des festivités marquant la célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie a été donné mercredi soir par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au théâtre du Casif à Sidi Fredj par un spectacle grandiose intitulé Les Héros du Destin, conçu par le chorégraphe libanais Abdelhalim Caracalla. Une opérette produite par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) regroupe plus de 500 artistes, dont 80% sont de jeunes artistes qui y ont participé pour la première fois. Ces artistes sont, en effet, des acteurs, chanteurs, danseurs de ballet, chorale, chorale enfants, danseurs hip-hop venus de différentes régions du pays, ainsi que 50 artistes et techniciens étrangers. Ce grand spectacle a été suivi par un autre animé avec des feux d'artifices au port de Sidi Fredj en présence du président de la République et de personnalités de marque. La soirée inaugurale, qui s'est déroulée en présence de Bouteflika, du Premier ministre Ahmed Ouyahia, de la ministre le Culture Khalida Toumi, du ministre des Moudjahidine Mohamed Cherif Abbas, du directeur général de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), Lakhder Bentorki, des personnalités historiques et politiques ainsi que des ambassadeurs et des invités de marque, était riche en couleur. Les chanteurs, danseurs et chorégraphes ont offert au public venu très nombreux par les mouvements cadencés et harmonieux de leurs corps, rehaussés par des tenus traditionnelles et costumes, un voyage à travers l'histoire de l'Algérie sur toutes ses étapes et sa richesse qui interpelle la conscience collective algérienne après cinquante ans d'indépendance. Ce spectacle, d'une durée de deux heures, auquel ont pris part des figures artistiques algériennes et étrangères, à l'image du chanteur kabyle Massi, Mohamed Lamine, El-Kord Abdellah, Nourddine Taïbi, Amel Sekak et des comédiens, comme le parolier Belkacem Zitout, Ibrahim Rezoug, Faïza Amel a été aussi marqué par un défilé des troupes folkloriques locales, à l'instar de la troupe folklorique El-Broud de Ghardaïa, la troupe folklorique Elzarna d'Alger, la troupe folklorique Laâlaoui de Sidi Bel-Abbès, la troupe folklorique de Djanet et la troupe folklorique Khenchela et par l'interprétation de différents tableaux artistique retraçant «L'Algérie, terre des héros à travers l'histoire, symbole de résistance et flamme des hommes libres» et le jour de la fête de l'indépendance, le jour où les étudiants sont venus spécialement pour célébrer le cinquantenaire de l'indépendance. Leurs professeurs n'arrivant pas, ils en profitent pour danser et chanter, exprimant leur joie à cette occasion. Ils récitent des poèmes à l'honneur des martyrs de la liberté, avec la fierté des enfants des moudjahidine et des martyrs qui ont tracé le chemin de l'honneur. S'en suivront d'autres tableaux artistiques marquant la violence de colonialisme français et de l'Organisation armée secrète (OAS) illustrés par des images des affrontements entre le Front de libération algérien et l'armée française et l'apparition de l'OAS, avant le début des négociation d'Evian. Des scènes aussi racontent tout ce que l'Etat algérien a accompli dans tous les secteurs : la solidarité, l'éducation, la culture, le sport, l'industrie, l'énergie, la planification, la politique étrangère, l'agriculture, le tourisme, l'enseignement supérieur, les moudjahidine, la défense. Le public a été également charmé par le jeu de scène des acteurs et des artistes qui ont réussi à faire vibrer les gradins du théâtre nouvellement rénovés avec une capacité d'accueil de 3 000 places, en racontant sur un mixage de différents genres musicaux algériens, la décennie noire et la réconciliation nationale. D'une voix cristalline et chaude, les chanteurs ont ébloui également le public créant une ambiance festive parmi les présents en chantant des chansons patriotiques, telles que El-Chams Fi El-Djazaïr ; Lyset Kawkaban Fi El-Fadha ; Chamssouna Djibahou El-Ahrar ; Ardhouna Manbatou El-Abtal et Ya Mohamed Mabrouk 3lik ; El-Djazair Radj3at lik ; Wali 3liya Rani 3maltou ; Wa El Baki Rahou 3lik. Le public avait aussi l'occasion de suivre au sein du spectacle quelques extraits de discours des anciens présidents de la République, à l'image d'Ahmed Benbella, Houari Boumediène, Mohamed Boudiaf, Chadli Ben Djedid, El-Yamin Zeroual, Ali Kafi et Abelazziz Bouteflika. Avant de monter sur scène, l'artiste Ibrahim Rezoug s'est dit «très content» de participer à ce spectacle de création marquant le jour de l'indépendance de l'Algérie. «Le jour où l'Algérie a pris sa liberté et son pouvoir grâce à des héros», dira notre interlocuteur. «Je camperai le rôle d'un général français dans ce spectacle, tout en montrant la méchanceté et la stupidité du colonialisme français.» L'artiste Faïza Amel s'est, de son côté, dite très heureuse de participer à ce show, affirmant : «Je suis très contente d'être parmi tout ces jeunes artistes. [...] Je camperai dans ce grand travail le rôle d'une institutrice qui enseigne la langue arabe après l'indépendance.» Beaucoup de spectateurs ont déclaré avoir été ravis d'assister à ce grand spectacle qui confirme le succès de l'histoire de l'Algérie à travers toutes ses étapes.