L'Algérie a accompli depuis son indépendance des efforts soutenus pour assurer les conditions les plus favorables à la scolarisation et à la réussite de ses enfants grâce à des réformes globales de son système éducatif entamées dans un contexte marqué par des bouleversements socio-politiques profonds et une texture de globalisation mondiale de l'économie. L'Algérie a pu procéder, en effet, à une refondation globale de son système éducatif grâce aux actions de réformes entreprises depuis 2003 notamment en matière de réorganisation des cursus scolaires, de modernisation de l'ensemble des programmes pédagogiques, et de formation des enseignants. Les programmes d'enseignement avant la réforme Les programmes scolaires ont connu plusieurs modifications depuis 1962. Ces modifications furent motivées, durant les premières années qui suivirent l'indépendance, par des considérations d'ordre socio-politique qui se limitaient aux contenus de certaines disciplines considérées comme stratégiques, telles l'histoire, la géographie, la philosophie et l'éducation civique, morale et religieuse ainsi que la mise au point et l'introduction de programmes de langue arabe. Les années soixante-dix et les années quatre-vingt ont connu plusieurs tentatives et expérimentations en matière c'élaboration des programmes et une nouvelle vision commençait à s'installer au sein de l'institution éducative afin de prendre en compte à la fois l'environnement national et les préoccupations liées au progrès scientifique et technique, le tout en favorisant le développement des capacités individuelles des élèves et leur intelligence, plutôt que de centrer l'acte d'enseignement sur l'accumulation des connaissances. Cependant, si les aspirations et les visions étaient en soi fort louables, leur réalisation et leur mise en pratique eurent à souffrir des nombreux aléas qui ont été à l'origine du manque de cohérence interne et externe des programmes d'enseignement, que de timides réaménagements n'ont pu corriger. Il en résulta le caractère surchargé des programmes et des horaires et, souvent, des contenus en décalage flagrant avec l'évolution de l'environnement socio-économique et avec l'évolution des sciences et de la technologie. C'est pourquoi, l'une des premières mesures que le Ministère de l'Education Nationale a initiées en ce domaine aura été d'investir dans la conception d'un dispositif pérenne d'élaboration, de validation et d'aménagement des programmes et méthodes d'enseignement Nouveau dispositif de la réforme et son contexte politique Sitôt élu Président de la République, Abdelaziz Bouteflika devait installer en mai 2000, une commission nationale de réforme du système éducatif (CNRSE). Celle-ci composée de 157 membres était chargée d'établir un diagnostic qualifié, objectif et exhaustif du système éducatif en vue de proposer un projet comportant les éléments constitutifs d'une nouvelle politique éducative dans le cadre d'une démarche globale, intégrée et cohérente. Le rapport de cette commission allait ainsi faire l'objet d'un examen approfondi de la part des autorités, cinq réunions du conseil du gouvernement furent en effet consacrées à l'examen de cet important dossier. Les mesures retenues par le Conseil des ministres du 30 avril 2002, concernent pour l'essentiel trois grands axes, il s'agit de la refonte de la pédagogie et des champs disciplinaires, de la mise en place d'un système rénové de formation et de perfectionnement de l'encadrement pédagogique et administratif et enfin de la réorganisation générale du système éducatif. En conséquence de quoi, le ministère de l'éducation nationale a, depuis, ouvert un nombre important de chantiers visant à concrétiser et dans les meilleurs conditions les décisions arrêtées par le conseil des ministres. Les réalisations de cette réforme attestent en premier lieu, selon les spécialistes du monde de l'éducation, de la volonté clairement affichée par l'Etat que l'Education et la formation, au même titre d'ailleurs que la justice et la réforme des missions et structures de l'Etat, constituent l'une des es premières priorités, en ce sens qu'elles revêtent une importance capitale dans la constitution d'un capital humain national à même de faire bénéficier la nation algérienne des bienfaits de l'éducation et de la formation de tous, condition essentielle au développement. La deuxième réside dans le souci permanent des responsables de l'éducation de garantir une formation de qualité aux élèves, d'améliorer leurs résultats scolaires et accroître l'efficacité des écoles. Ainsi, les principaux dossiers développés par le secteur de l'éducation nationale sont explicites de la volonté politique de moderniser le système de l'éducation et de la formation vers les normes internationales. La troisième réalisation participe quant à elle de la volonté politique de moderniser l'ensemble du système éducatif par ses contenus pédagogiques et ses méthodes d'enseignement, le tout afin de réduire le fossé numérique qui sépare l'Algérie des nations développés. Cette volonté est non seulement confirmée par les moyens colossaux dégagés pour équiper les établissements scolaires de tous les niveaux en moyens informatiques performants, mais également à travers le renforcement de l'enseignement des sciences, des mathématiques et de la technologie. En outre, dans la nouvelle démarche adoptée pour l'élaboration des nouveaux programmes, les concepteurs se sont ingéniés à faire en sorte que les moyens technologiques nouveaux puissent servir de support non seulement à l'enseignement de la discipline concernée mais également à toutes les disciplines inscrites dans la nomenclature générale des programmes d'enseignement, favorisant ainsi l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les processus d'apprentissage. La quatrième réalisation a prévu que la mise en œuvre de cette réforme devrait permettre d'opérer une rupture avec d'anciennes pratiques en usage dans le domaine pédagogique, tout en veillant à sauvegarder et à renforcer certains aspects qui relèvent beaucoup plus de l'ossature culturelle de la personnalité algérienne. Enfin, et c'est la cinquième réalisation, le monopole public sur l'éducation et l'enseignement qui date du 16 avril 1976 a cessé d'exister laissant place à la liberté 'entreprendre dans le respect des dispositions de l'ordonnance n. 05-07 du 18 août 2005 et fixant les règles régissant l'enseignement dans les établissements privés. L'éducation : au centre des préoccupations de l'Etat L'Algérie a, d'une manière constante depuis l'indépendance, placé l'éducation de ses enfants au centre de ses préoccupations et a consacré une part importante de ses moyens et de sa richesse nationale au développement du secteur de l'éducation nationale considéré comme prioritaire. Il est à rappeler que les effectifs globaux des élèves ont été multipliés par 10 depuis 1962 pour atteindre plus de 8 millions d'élèves à la rentrée 2011-2012, ce qui signifie que le quart de la population algérienne actuelle est à l'école. L'évolution du taux de scolarisation de la tranche d'âge des six ans, qui est actuellement de plus de 97% (alors qu'il n'était que 43% en 1966), est un indice révélateur des résultats obtenus en matière de scolarisation, surtout si l'on considère, d'une part, que cette évolution a été accompagnée par un allongement de la durée de scolarisation obligatoire de 6 à 9 ans et que d'autre part, et durant la même période, le taux de croissance de la population algérienne dépassait les 3,2%. De plus, l'Algérie a, en même temps qu'elle consacrait le principe d'un accès gratuit pour tous à la scolarisation, conduit l'option d'arabisation des enseignements et d'algérianisation de l'encadrement à tous les niveaux, ce qui a permis au pays de récupérer et de promouvoir sa langue et sa culture en rapport avec ses valeurs civilisationnelles. Mais le développement quantitatif de l'éducation, réalisé dans un contexte marqué, à la fois, par une explosion démographique et le choix d'un projet éducatif d'essence démographique, a été contrarié par des insuffisances et des dysfonctionnements qui ont affecté la qualité des enseignements dispensés ainsi que le rendement du système dans son ensemble, ce qui risquait de réduire la portée des résultats et des acquis obtenus au prix de sacrifices très lourds consentis par le pays. La réforme du système éducatif est donc devenue nécessaire autant en raison de l'état objectif de l'Ecole algérienne qu'en raison des mutations intervenues aux plans national et international. Il était donc tout à fait légitime que dans une réforme de grande envergure, à l'image de celle effectivement mise en œuvre par l'Algérie à partir de l'année 2002, la refonte de la pédagogie ait constitué un l'axe principal et l'élément moteur qui a induit toutes les actions initiées depuis sur les différentes composantes du système éducatif. Ainsi seuls les programmes riches et équilibrés, modernes et puisant leurs fondements dans les valeurs de la société, intégrant les récentes découvertes des sciences et de la technologie, peuvent faire de l'Ecole ce lieu d'apprentissage ou s'acquièrent des avoirs pertinents et valides et qui feront que la refonte de la pédagogie soit vraiment le véritable moteur du changement. Cela implique également que les méthodes et les moyens d'enseignement, et en particulier le manuel scolaire, soient non seulement adaptés aux besoins et aux rythmes d'apprentissage des élèves mais qu'ils intègrent également tout ce que les nouvelles technologies de l'information et de la communication peuvent apporter de plus à l'acte et aux démarches éducatives. Amélioration des résultats du système éducatif Quatre facteurs essentiels ont aidé à améliorer les résultats du système éducatif algérien, à commencer par la révision du système pédagogique, où pas moins de 189 nouveaux programmes ont été réalisés depuis le début des réformes, ont affirmé les responsables du secteur de l'éducation nationale. Il s'agit également de "l'amélioration de la qualité de l'encadrement éducatif" pour les enseignants du primaire et du moyen, dont le niveau académique a été relevé jusqu'à la licence et dont le nombre atteindra 214.000 en 2015. La construction des infrastructures et l'implication des parents d'élèves comme partenaires essentiels auront contribué eux aussi à une amélioration des résultats du système éducatif national.