Le Haut commissariat pour le développement de la steppe (HCDS), dont le siège est situé à Djelfa, constitue un outil actif dans la mise en oeuvre de la politique nationale de lutte contre la désertification et du développement des zones steppiques et pastorales. Créé en 1981 sous forme d'établissement public à caractère technique et scientifique, le HCDS a pour mission statutaire d'oeuvrer au confortement des méthodes de lutte contre le phénomène de la désertification, en s'appuyant sur de nouvelles techniques et les expériences réalisées sur le terrain. Avec un champ d'intervention s'étendant à 23 wilayas steppiques, totalisant 36 millions d'hectares, cet organisme s'assigne également pour objectif de rendre effectif le développement des zones steppiques et pastorales, en vue d'améliorer les conditions de vie des populations locales. "L'approche du développement des zones steppiques est basée sur l'implication des populations ciblées à toutes les étapes des projets", a indiqué M. Guellil Salah, responsable de cet organisme, en expliquant que ce développement vise, entre autres, l'intensification des cultures fourragères par une judicieuse exploitation des ressources hydriques superficielles, la réhabilitation de l'agriculture vivrière, la multiplication des abreuvoirs pour le bétail, ainsi que la diversification des activités économiques à même de promouvoir le cadre de vie des citoyens. La steppe : une ressource à préserver pour les générations futures En 30 années d'existence, cette structure compte à son actif plusieurs actions de développement et valorisation de ces zones spécifiques, en dépit de contraintes diverses, dont notamment la fragilité des écosystèmes liée au climat sec, en plus de la rareté des ressources naturelles, couplée à une forte démographie. Par ailleurs, les spécialistes considèrent l'élevage, principale ressource des populations locales, comme étant à l'origine d'une forte dégradation des parcours. Pour réunir les meilleures conditions de lutte contre la désertification et le développement des steppes, le HCDS a adopté une stratégie portée par la participation des citoyens, à tous les niveaux, dans la détermination et l'exécution de projets intégrés et durables, assortis d'une minutieuse étude quant à leurs impacts social, économique et environnemental. Après une évaluation financière de leurs coûts de réalisation, ces projets sont soumis pour approbation à un comité technique ad hoc de wilaya. Un bilan fructueux reflété par des réalisations concrètes Dans son bilan d'action couvrant la période allant de 1994 à ce jour, le HCDS fait état des efforts déployés pour le développent de l'activité pastorale, à travers notamment l'aménagement des parcours en vue de promouvoir les cultures fourragères et de préserver ces espaces de la désertification, en plus de l'extension des réserves naturelles occupant quelque 2.672.250 ha. Dans ce contexte, il a été procédé à des plantations pastorales sur une superficie d'environ 376.416 ha, dont 55.000 ha l'ont été sur des parcours particuliers, en plus des plantations collectives réalisées sur des périmètres appartenant à des communes. Les plants utilisés ont été fournis par 201 pépinières pastorales créées par des paysans locaux. Pour la production des fourrages au profit des éleveurs, cet organisme s'appuie sur la mobilisation des eaux superficielles par la construction de petits barrages et leur exploitation pour l'irrigation de périmètres agricoles, où le rendement en fourrages s'est établi entre 100 et 150 qx/ha. Ainsi, ce sont au moins 1200 petits barrages (retenues collinaires) qui ont été réalisés durant la période considérée, avec un potentiel d'irrigation de 400.000 ha et une moyenne de production de 3000 unités fourragères à l'ha. Dans un autre domaine, cet organisme a contribué grandement à la réhabilitation de la culture vivrière au niveau des vergers attenants aux ksour et oasis, et ce à travers le réaménagement d'installations hydrauliques dégradées (barrages, canaux d'irrigation, réparation des fuites), afin de favoriser une exploitation optimale de la ressource hydrique dans l'irrigation des terres, ainsi qu'à la lutte pour la protection des terres contre l'érosion. Pour ce qui est des actions réalisées dans le cadre de l'amélioration des conditions de vie des populations locales, le HCDS a recouru à l'utilisation des énergies renouvelables dans le pompage de l'eau, tant pour l'alimentation de la population que pour le remplissage des abreuvoirs du bétail. Ainsi, il est fait cas de la réalisation de 96 pompes solaires d'une capacité de 100 kilowatts pour le pompage d'un équivalent de 1920 m3 d'eau / jour, pouvant satisfaire les besoins de quelques 700.000 ovins. Les actions d'extension du réseau d'électrification rurale ont profité pour 4500 habitats épars, dont 250 kheimas (tentes bédouines). Les perspectives du développement des steppes A l'actif de cette institution, l'un des fleurons de l'indépendance mis au service du développement des steppes, ce bilan signale, également, l'aménagement, au titre des différents programmes, de pas moins de 2.672.000 ha de terres, de manière à les protéger contre la désertification. A cela s'ajoutent la réalisation d'une superficie de 376.416 ha de plants fourragers, l'irrigation de 400 .000 ha pour lesquels il a été mobilisé un volume de 800 millions de mètres cubes, alors que la production fourragère a atteint, durant l'intervalle de temps considéré, pas moins de 2.615 .000.000 unités, soit de quoi satisfaire les besoins de 4.097.500 ovins. Les besoins d'irrigation des terres ont été estimés actuellement à un point d'eau pour 2100 ha, contre 6000 ha auparavant, a-t-on indiqué pour souligner les progrès réalisés dans le domaine de l'irrigation. Les fellahs ont, en outre, bénéficié d'actions de réhabilitation de l'agriculture vivrière, ayant touché 97 zones avec la création d'un total de 150.000 emplois. Pour les années à venir, il est projeté la réalisation de plantations pastorales sur une superficie de 75.000 h, la constitution de 3 millions d'ha de réserves naturelles, ainsi que l'aménagement de 1000 abreuvoirs, la réalisation de 200 transferts d'eau à partir de barrages pour l'irrigation d'une superficie de 20. 000 ha, alors que la protection des terres concernera 2 millions de mètres cubes environ. Le même programme prévoit, en outre, une batterie d'actions pour la promotion de la femme rurale, devant toucher quelque 5.000 ménages.