Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a proposé samedi qu'une nouvelle trêve soit décrétée en Syrie pour faciliter les efforts du nouveau médiateur international dans ce pays, Lakhdar Brahimi. "Maintenant nous proposons de nouveau de décréter une telle trêve, mais sous la responsabilité des acteurs étrangers qui ont une influence aussi bien sur le gouvernement que sur les détachements armés de l'opposition", a indiqué M. Lavrov cité par l'agence de presse russe Novosti. "Le dialogue politique en Syrie ne commencera pas et les efforts de l'envoyé international ne mèneront à aucun résultat si la violence n'est pas interrompue. Et cela ne dépend pas de Lakhdar Brahimi. Cela ne dépend pas des observateurs qui ont a peine surveillé comment était respectée la trêve en avril", déclare M. Lavrov citée par les agences de presse russes. La Russie a salué samedi la nomination du diplomate algérien Lakhdar Brahimi au poste de nouveau médiateur de l'ONU pour la Syrie et dit compter sur le fait qu'il s'appuie sur le plan de paix de l'ex-émissaire Kofi Annan et l'accord de Genève sur les principes d'une transition politique dans ce pays. "Nous comptons sur le fait que Lakhdar Brahimi basera son travail sur la plate-forme déjà existante de la +feuille de route+ pour un règlement en Syrie — le plan de paix de Kofi Annan et le communiqué de la rencontre en juin du Groupe d'action sur la Syrie à Genève, ainsi que sur les décisions correspondantes du Conseil de sécurité de l'ONU", indique un communiqué. "Nous espérons qu'il poursuivra les contacts avec toutes les parties syriennes, les poussant à interrompre rapidement les violences et à lancer un dialogue politique sur l'avenir du pays", ajoute le texte. M. Brahimi, l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, succède au Ghanéen Kofi Annan qui avait démissionné de son poste de médiateur en invoquant le manque de soutien des grandes puissances à ses efforts pour mettre un terme au conflit syrien. Sa nomination vendredi par l'ONU pour poursuivre la médiation en Syrie dans le règlement du conflit syrien a été saluée samedi par le vice-président syrien Farouk al-Charaa. M. Charaa est favorable à "une position unifiée du Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il (Brahimi) puisse mener sa mission difficile sans obstacles", fait savoir un communiqué du bureau du vice-président cité par la télévision d'Etat. Cette nomination intervient au lendemain de la décision du Conseil de sécurité de mettre fin à la mission des observateurs de l'ONU qui étaient chargés de surveiller un cessez-le-feu non appliqué sur le terrain.