Alors que la Syrie a donné son accord pour sa nomination, le diplomate algérien, Lakhdar Brahimi, demande le soutien formel du Conseil de sécurité de l'ONU avant d'accepter le poste de médiateur de la Ligue arabe et des Nations unies pour la crise syrienne. Pressenti pour succéder à Kofi Annan comme médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, l'ancien chef de la diplomatie algérienne, Lakhdar Brahimi, a posé ses conditions pour accepter la mission. Selon des diplomates au siège des Nations unies, il demande l'engagement formel du Conseil de sécurité à le soutenir avant d'accepter la mission. Constatant que les quinze pays composant l'organe exécutif de l'ONU étaient profondément divisés sur le conflit syrien, Lakhdar Brahimi, rompu à ce genre de missions pour avoir déjà officié en Afghanistan et en Irak, voulait un geste de “soutien ferme" avant d'accepter la succession de Kofi Annan, a affirmé un diplomate onusien sous couvert de l'anonymat. “M. Brahimi veut que le Conseil approuve sa nomination", a déclaré un deuxième diplomate, qui a ajouté : “Il considère que c'est crucial". Bien qu'il n'ait pas encore donné son accord définitif, Lakhdar Brahimi a déjà esquissé sa feuille de route, le 10 août dernier, dans un communiqué commun avec le groupe des “Elders" (Anciens) — auquel il appartient —, qui réunit des personnalités œuvrant en faveur du règlement des conflits dans le monde. “Le Conseil de sécurité de l'ONU et les Etats de la région doivent s'unir pour permettre une transition politique dès que possible. [...] Des millions de Syriens réclament la paix à grands cris. Les grandes puissances ne peuvent plus rester divisées et ignorer ainsi cette demande pressante", affirme le communiqué. Pour rappel, Kofi Annan, nommé en février, a démissionné le 2 août en déplorant le manque de soutien des grandes puissances du Conseil de sécurité à sa mission en raison de leur désunion. Depuis le début de la crise syrienne, il y a 17 mois, la Russie et la Chine ont opposé à trois reprises leur veto au Conseil de sécurité à des résolutions visant à faire pression sur le gouvernement syrien, paralysant ainsi l'action de l'ONU. Il y a lieu de relever que les autorités syriennes sont d'accord pour sa candidature au poste d'envoyé spécial de l'ONU sur la Syrie, a annoncé à Genève le porte-parole de l'ancien médiateur, Kofi Annan, qui a démissionné. Ahmad Fawzi, à qui l'on demandait s'il était vrai que la Syrie avait donné son feu vert à cette candidature, a répondu : “Oui", avant d'ajouter toutefois : “Il n'y a encore eu aucune décision, ni de ma part, ni de celle du secrétaire général de l'ONU". À signaler qu'un porte-parole de l'ONU a refusé de commenter cette éventualité la semaine dernière, indiquant que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, poursuivait ses consultations à ce sujet. Les autres candidats pressentis au poste d'émissaire spécial sont l'ancien secrétaire général de l'Otan, Javier Solana, l'ex-président finlandais, Martti Ahtisaari, et l'ex-chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos. Kofi Annan, dont le plan de paix en six points pour la Syrie est resté lettre morte, est officiellement toujours en poste jusqu'au 31 août. Alors que le conflit s'aggrave, le Conseil de sécurité doit aussi rapidement se prononcer sur l'avenir de la Mission de supervision des Nations unies en Syrie (MISNUS). Son mandat s'achève le 20 août. Ban Ki-moon considère néanmoins que les Nations unies doivent maintenir une présence en Syrie pour surveiller les événements et maintenir l'espoir d'une solution politique à un conflit qui, selon l'opposition à Bachar al-Assad, a déjà fait plus de 23 000 morts. M T