Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz, a appelé le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, à intervenir "d'urgence" pour la libération "immédiate et inconditionnelle" des prisonniers politiques sahraouis incarcérés dans des prisons marocaines. Dans une lettre adressée mardi au secrétaire général de l'ONU, le président Abdelaziz a regretté que le gouvernement marocain ait annoncé la date du 24 octobre 2012 pour le procès des 23 prisonniers politiques sahraouis dans la prison de Salé devant le tribunal militaire, a rapporté mercredi l'agence d'information sahraouie (SPS). Qualifiant la décision de traduire des civils et des militants des droits de l'homme devant un tribunal militaire d'"injuste" et de "contraire aux principes du droit international humanitaire", M. Abdelaziz le président a estimé qu'il s'agit de "développements dangereux qui reflètent le mépris du gouvernement marocain de la légitimité internationale, des valeurs et idéaux de l'humanité". Ces militants des droits de l'homme ont "simplement exprimé leur attachement au droit inalliable du peuple sahraoui à l'autodétermination, reconnu par la communauté internationale et réaffirmé par les différentes résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il fait valoir. Dans la même lettre, le président Abdelaziz a dénoncé "la détérioration de la situation des prisonniers politiques sahraouis constamment exposés auxdifférentes formes de torture physique et psychologiques et contraints à signer des procès verbaux préparés à l'avance". Le secrétaire général du Front Polisario a réitéré la nécessité de la mise en place d'un mécanisme onusien pour la surveillance et la protection des droits de l'homme au Sahara occidental pour permettre à la Minurso (Mission des Nations unies) de remplir ses fonctions, a savoir l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple Sahraoui et la protection et la surveillance des droits de l'homme. Il a également appelé la communauté internationale à "exercer toutes les pressions et sanctions nécessaires" contre le gouvernement marocain pour qu'il se conforme aux exigences de la légitimité internationale et mette fin au pillage des richesses naturelles du peuple sahraoui. M. Abdelaziz a aussi demandé à l'ONU de "démanteler le mur de la honte (divisant le Sahara occidental en deux) et divulguer le sort de plus de 651 disparus sahraouis aux mains du Maroc depuis son occupation illégale du Sahara occidental le 31 octobre 1975".