Synthèse Par Amar Rafa Le sort des 64 détenus politiques sahraouis en grève de la faim, depuis le 31 octobre dernier à la prison de Salé (Maroc), inquiète au plus haut point les autorités sahraouies, au regard de la dégradation de leur état de santé. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a, dans ce cadre, appelé l'Organisation des Nations unies à intervenir d'«urgence» pour sauver la vie des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim, afin d'«éviter une tragédie humaine». Dans un message adressé au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, cité par l'agence de presse sahraouie (SPS), le président Abdelaziz a mis en garde contre la «précarité» de l'état de santé des prisonniers et les conséquences «graves» qui peuvent en découler, imputant au gouvernement marocain «l'entière responsabilité de cette situation». Le président sahraoui a, en outre, appelé Ban Ki-moon à amener le Maroc à «répondre aux demandes légitimes des prisonniers politiques, leur permettre un procès équitable ou leur assurer une libération immédiate». Il a souligné qu'en «violant les droits fondamentaux des citoyens sahraouis au vu et au su de tous et en présence de la Mission pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), le régime marocain annonce qu'il fait fi de la légitimité internationale, des droits de l'Homme et du droit international». M. Abdelaziz a ajouté que cette situation «renforce la nécessité d'un mécanisme onusien qui permet à la Minurso la protection et la surveillance des droits humains au Sahara occidental, la libération de tous les détenus politiques sahraouis, la clarification du sort de plus de 651 disparus sahraouis au Maroc, l'arrêt de la spoliation des ressources naturelles sahraouies et la destruction du mur militaire divisant le Sahara occidental par des millions de mines antipersonnel prohibées au niveau international». Le secrétaire général du Front Polisario a affirmé que l'exercice du peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination est «la seule solution à même de mettre fin à la tragédie humaine au Sahara occidental». Cela coïncide avec le lancement, en Italie, d'une campagne pour la libération des 64 prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines. Les initiateurs de la campagne intitulée «Ecrire pour les libérer» appellent les associations de défense des droits de l'Homme et toutes les organisations de solidarité avec le peuple sahraoui à agir pour «la libération immédiate» des 64 prisonniers sahraouis, «car tous ces hommes sont innocents ou simplement coupables de rejeter publiquement l'occupation de leur pays», selon la même source. Les initiateurs de la campagne invitent les ONG solidaires avec le peuple sahraoui à «envoyer régulièrement à un prisonnier sahraoui une copie de la lettre adressée aux institutions marocaines et italiennes, demandant la libération des prisonniers sahraouis». Ils proposent également d'apporter «une contribution financière pour aider les familles des prisonniers».