Le sous-Secrétaire général de l'ONU aux droits de l'homme, M. Ivan Imonovic, effectue une visite au Mali du 5 au 8 octobre pour évaluer la situation dans le pays en matière de droits de l'homme et trouver des possibilités de coopération entre le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et le gouvernement du Mali. Selon un communiqué publié jeudi par le HCDH, M. Imonovic rencontrera, à l'occasion de cette visite, de hauts responsables du gouvernement et des Nations Unies, des membres de la commission nationale des droits de l'homme, ainsi que de nombreux acteurs de la société civile. Il prévoit également de se rendre à Mopti, ville située à quelque 450 kilomètres au nord-est de la capitale, Bamako, pour rencontrer des personnes déplacées et des organisations de la société civile qui ont pu visiter, ou ont récemment fui, les régions du nord du pays les plus touchées par la crise et certaines villes particulièrement affectées, comme Tombouctou et Gao. Dans un rapport présenté récemment au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève, la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a fait état de toute une série de violations des droits humains et de violations présumées du droit humanitaire international commises dans le nord du Mali par des groupes armés comme le Mouvement pour l'unité du djihad en Afrique occidentale (MUJAO) et Ansar Dine. Parmi ces violations, Mme Pillay citait des amputations, des exécutions sommaires, le recrutement d'enfants soldats, ainsi que des violations des droits des femmes et des enfants, de la liberté d'expression, des droits culturels, des droits à la nourriture, à la santé, à l'éducation et à la liberté religieuse et de culte. Mme Pillay a également appelé à une action nationale et internationale d'urgence pour mettre fin à l'instabilité politique qui a alimenté la violence. Le Secrétaire général de l'ONU avait convoqué, la semaine dernière à New York, une Réunion de haut niveau sur le Sahel au cours de laquelle les Etats et les organisations régionales et internationales ont appuyé l'élaboration d'une Stratégie régionale intégrée des Nations Unies pour le Sahel et exprimé leur détermination à appuyer le plein rétablissement de l'ordre constitutionnel au Mali ainsi que son intégrité territoriale. Les participants à la Réunion ont reconnu la nature ''complexe, multidimensionnelle et transfrontalière'' des menaces auxquelles fait face la région du Sahel. La présence accrue des groupes terroristes, la traite des êtres humains, le trafic de drogues et celui des armes ont été cités parmi les défis les plus pressants pour la sécurité de la région.