Des représentants d'institutions nationales de droits de l'homme ont souligné mardi à Alger la nécessité d'associer le citoyen arabe aux décisions politiques notamment dans les pays qui connaissent ‘‘des changements radicaux'‘. Les participants à la 7ème rencontre du dialogue arabo-européen sur les droits de l'homme qui a débuté mardi ont affirmé que la participation du citoyen aux décisions politiques et économiques de leur pays figurait parmi les droits de l'homme qui consacrent la participation à l'édification de l'Etat de droit et de démocratie. La sous directrice exécutive et chef de département international de l'institut danois des droits de l'homme, a estimé que la participation publique est un droit dont la consécration favorise le reste des droits de l'homme dont la liberté d'expression, de rassemblement et de circulation de personnes et d'informations'‘. ‘‘Les chartes africaine et arabes des droits de l'homme ainsi que la déclaration mondiale des droits de l'homme consacrent le principe de participation publique'‘, a rappelé l'intervenante qui a mis en avant le rôle majeur des institutions nationales des droits de l'homme dans ‘‘la sensibilisation des citoyens et l'encouragement des gouvernements à développer de véritables canaux de participation populaire à la prise de décision'‘. ‘‘Ces institutions peuvent constituer un pont entre le citoyen et les autorités'‘, a-t-elle encore soutenu préconisant la révision des lois et règlements de manière a ce que ces derniers intègrent le citoyens dans leur élaboration. Selon cette experte, les droits de l'homme sont à l'épreuve du fait de la crise économique et financière d'où l'importance d'associer les citoyens à toutes les politiques adoptées par les Etats. ‘‘Cette question intéresse à fortiori les pays arabes qui connaissent des changements profonds et radicaux qui requièrent de larges débats sur les politiques et valeurs devant constituer l'assise des sociétés à construire, a-t-elle estimé. Le président de la commission de coordination des institutions nationales des droits de l'homme, le délégué général du centre national jordanien des droits de l'homme Moussa Brizate a considéré pour sa part que les standards internationaux d'application des droits de l'homme ne sont pas forcément ceux qui correspondent le mieux aux pays arabes et s'est interrogé sur les limites à poser pour la liberté d'expression. Prennent part à cette rencontre de trois jours, des représentants de dix pays à savoir l'Algérie, le Maroc, l'Egypte, la Jordanie, la Palestine, la Mauritanie, la Grèce, le Danemark, l'Allemagne et la Norvège. Cette rencontre organisée sous le thème ‘‘la participation populaire et le rôle des institutions nationales des droits de l'homme'‘ est la 7ème du genre après celles tenues en Jordanie, au Danemark, au Maroc aux Pays-Bas, au Qatar et en Allemagne depuis 2007. Mercredi, les participants traiterons des thèmes du ‘‘rôle du dialogue arabo-européen sur les droits de l'homme dans la dynamisation des institutions nationales des droits de l'homme pour faciliter la participation populaire à la promotion, la protection et le contrôle des droits de l'homme'‘. Les intervenants évoqueront également l'influence de médias modernes et l'internet sur la participation publique/populaire et la contribution des institutions nationales des droits de l'homme pour faciliter l'accès au moyens. Enfin, ils adopteront le code de conduite relatif au programme du dialogue arabo-européen des droits de l'homme, au terme de leurs travaux qui seront suivis par une conférence de presse.